La communauté musulmane était en fête ce lundi 2 mai 2022 sur toute l’étendue du territoire national. La ville de Djougou n’est pas restée en marge de cette célébration qui marque la fin du jeûne musulman. Cette journée a été chômée et payée partout au Bénin par le gouvernement pour permettre aux fidèles musulmans de fêter en famille. Mais, un fait peu ordinaire et répétitif s’observe dans la ville de Djougou le lendemain des fêtes, c’est l’absence remarquable des apprenants dans les salles de classe des écoles maternelles et primaires malgré la présence effective des enseignants qui se tournent les pouces.
Un tour dans plusieurs écoles maternelles primaires publiques de la ville de Djougou ce mardi 3 mai 2022, jour de classe, nous a permis de constater que les cours des écoles étaient désertes. Les écoliers sont restés à la maison et les enseignants présents au cours sont désœuvrés.
11 heures 10 minutes ce mardi matin à l’école urbaine centre de Djougou, la cour était déserte, les salles de classe vides et les enseignants présents mais désœuvrés. C’est le triste constat fait dans cet établissement scolaire de référence de la ville carrefour. Chabi Saliou, directeur de l’école urbaine centre groupe D confirme la situation et dit ne pas savoir si c’est la fête qui continue mais précise que le constat est fait chaque année lors des fêtes de Ramadan et de Tabaski. Il s’en désole et laisse entendre que cette situation ne fait pas avancer le Bénin. Même les écoliers du Cours moyen deuxième année (Cm 2), candidats à l’examen du Certificat d’études primaires prévu pour le 7 juin prochain sont restés à la maison, a-t-il déploré.
Le constat est le même au complexe scolaire de Taïfa. Mais là, une dizaine d’écoliers surtout ceux d’obédience chrétienne sont présents dans les salles de classe avec les enseignants désemparés. A en croire, Okouta Adilou Philippe, instituteur du Cours élémentaire première année (Ce1) de l’école primaire publique de Taïfa groupe C, malgré les sensibilisations faites à l’endroit des élèves le vendredi dernier, la situation est peu reluisante. Les classes des cours moyens deuxième année des groupes A et B du complexe scolaire de Taïfa sont quasiment vides et les enseignants stupéfaits s’en remettent à l’association des parents d’élèves pour les aider à sensibiliser les parents et leurs enfants à rejoindre les salles de classes car les vacances scolaires sont prévues pour le 1er juillet 2022 donc les cours continuent toujours.
Les enseignants rencontrés dans les écoles parcourues dans la ville de Djougou appellent au secours les autorités politico-administratives et les leaders religieux pour les aider à remédier à cette situation qui positionne la commune dans le bas du classement lors des résultats des examens de fin d’année.
Cette triste réalité de l’école à Djougou s’observe chaque année et pour rappel il y a deux ans où la fête de Tabaski a été célébrée la veille de l’examen du Cep, les centres d’examen du Cep avaient enregistré un triste record d’absence de plus de 400 candidats lors de la phase écrite de cet examen malgré une grande campagne de sensibilisation organisée par la direction départementale des enseignements maternel et primaire de la Donga appuyée par la préfecture de Djougou. Cette situation relance pour la énième fois le débat sur le suivi parental des élèves dans les écoles à Djougou, une ville fortement islamisée.
Emmanuel Akakpo (Br Atacora-Donga)