Il existe un déficit majeur de compétences dans le secteur mondial du numérique pour satisfaire la demande qui devient de plus en plus pressante. C’est le constat fait par les experts réunis à Davos dans le cadre du sommet mondial de 2023 du World Economic Forum (WEF).
Issa SIKITI DA SILVA
Il faut qu’il y ait une requalification massive de l’économie numérique pour répondre à la demande, et présentement les entreprises n’en font pas assez, a déclaré Aiman Ezzat, PDG de Capgemini SE, un cabinet français de conseil en technologie.
Dans un secteur qui contribue à hauteur de 15,5 % aux richesses totales mondiales et qui a augmenté deux fois et demie plus vite que le PIB mondial au cours des 15 dernières années, bon nombre d’experts ont laissé entendre que la créativité et l’intelligence sociale en seront tout particulièrement des compétences d’avenir.
« Elles seront indispensables pour exercer la majeure partie des emplois qui seront créés d’ici 2030. Elles constituent également un rempart contre l’automatisation. A l’avenir, les profils disposant de compétences exceptionnelles en mathématiques ou techniques dans le domaine des TIC seront également de plus en plus recherchés », a souligné Deloitte dans un rapport intitulé « Quelles sont les compétences clés nécessaires à l’ère du numérique ? ».
Une récente étude intitulée « Digital Skills Index » menée par Salesforce a révélé que 63% des personnes interrogées dans le monde déclarent que la maîtrise des outils collaboratifs figure parmi les compétences les plus recherchées par les entreprises.
Google Drive
Selon Bluenove, un outil collaboratif est une solution accessible aux participants d’un projet commun, leur permettant de partager facilement des fichiers, des données, de l’information, des commentaires. Avec cet outil, une équipe pourra par exemple organiser un planning commun, effectuer un suivi financier ou définir un plan d’actions stratégiques.
Par exemple, Google Drive, Dropbox, Skype et Slack sont catégorisés comme des outils collaboratifs.
Cependant, la majorité de personnes dans le monde – même celles qui possèdent des diplômes universitaires – semblent ne pas posséder ces compétences. Et selon les experts réunis à Davos, cela est en train de ralentir la transition verte et la transition vers une économie numérique.
La pandémie a accéléré le passage au numérique et a accentué la pénurie de compétences, a indiqué Alain Dehaze, PDG du groupe Adecco.
« Quand on parle de véhicules électriques, c’est du numérique, quand on parle de transition énergétique, on est dans le numérique, quand on parle de passer à une économie durable, tout cela est porté par la digitalisation. Il ne s’agit pas seulement d’automatiser les processus, il s’agit vraiment de créer de nouvelles plateformes, de nouvelles entreprises, ce qui a accru la demande de technologies », a poursuivi Aiman Ezzat, PDG de Capgemini SE, dont les commentaires ont été publiés sur le site du WEF.
« Comme le passage à l’économie numérique est l’un des futurs moteurs de la croissance économique, nous n’avons pas assez de compétences, nous ralentissons la transition », a-t-il ajouté.