Le commerce international, l’indicateur qui sert de “thermomètre” pour mesurer la santé de l’économie mondiale, continue de baisser à un rythme considérable. Cette mauvaise nouvelle inquiète les experts, qui prédisent déjà une période sombre continue pour l’économie mondiale.
Issa SIKITI DA SILVA
Ceci n’est pas un bon signe qui fait croire que l’économie mondiale est non seulement plus faible qu’elle ne l’était plus tôt cette année, mais qu’elle est encore plus fragile, a affirmé lundi Eswar Prasad, un expert de Brookings Institution, un think-tank basé a Washington DC.
L’économie mondiale semble entrer dans une phase de stagnation, reflétant la faiblesse et le ralentissement de la croissance dans certaines grandes économies et essentiellement aucune croissance ou une légère contraction dans d’autres, a-t-il martelé.
Bien que des facteurs internes et des tensions géopolitiques nuisent à la croissance, l’évolution du commerce international joue également un rôle majeur sur la croissance de l’économie mondiale, a-t-il souligné dans un document d’analyse publié cette semaine sur le site du Hill et du Brookings Institution.
Les tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux, dont la Chine, continuent de s’empirer et risquent de freiner la croissance, a fait savoir Eswar Prasad.
A en croire ce spécialiste de l’économie mondiale et du développement international, la montée des tensions commerciales dans d’autres parties du monde, y compris entre le Japon et la Corée, et la perspective d’un Brexit chaotique risquent de perturber de plus en plus le volume des échanges mondiaux.
Le président américain a annoncé cette semaine que les Etats-Unis rétabliront les tarifs sur l’acier du Brésil et de l’Argentine. Donald Trump accuse les deux pays de dévaluer leur monnaie et de nuire aux agriculteurs américains.
Bénin et Nigeria
En Afrique, le torchon continue de brûler entre le Nigeria et ses voisins le Bénin et le Niger autour de la fermeture des frontières. Déjà les experts prédisent la baisse en 2019 du volume total du commerce sous-régional intra-africain suite à ces tensions commerciales, provoquées par le dysfonctionnement nigérian.
Le niveau d’incertitude sur les perspectives de croissance macroéconomique, exacerbé par les tensions commerciales, a entraîné une baisse des investissements des entreprises dans le monde entier, a renchéri Eswar Prasad, ajoutant que ceci a eu des effets négatifs sur le commerce transfrontalier de machines et d’équipements.
Quant au futur du commerce international, il n’est pas aussi prometteur car l’OMC a récemment ramené les prévisions de sa croissance en 2020 de 3% à 2,7%, ce qui laisse présager quand même un rebond.