La lutte contre la pauvreté et l’amélioration du développement humain en Afrique doivent commencer par la création de richesse, un processus qui nécessite l’existence d’une classe entrepreneuriale solide. Mais, sans une bonne gouvernance inclusive, l’Afrique n’atteindra pas ses objectifs sociaux et économiques. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de Brookings Institution intitulé ‘’Foresight Africa 2020’’ publié la semaine dernière.
Issa SIKITI DA SILVA
La bonne gouvernance devrait être fondée sur des États efficaces, des sociétés civiles mobilisées et un secteur privé efficace, selon la Banque africaine de développement (BAD). Les éléments clés de la bonne gouvernance sont donc la responsabilité, la transparence, la lutte contre la corruption, la participation des citoyens et un cadre juridique et judiciaire habilitant, déclare un rapport de la BAD intitulé ‘’AfDB Bank Group Policy on Good Governance’’, publié en juillet 2000.
L’Afrique a un long chemin à parcourir: trop de pays n’ont pas encore réalisé le type de réformes qui peuvent empêcher la dictature, la corruption et le déclin économique, déplore John Mukum Mbaku, l’auteur du ‘’Good and Inclusive Governance is Imperative for Africa’s Future’’, lequel est le deuxième chapitre du ‘’Foresight Africa 2020’’.
En raison de la persistance de la violence sectaire, d’un leadership faible et inefficace et d’un manque de volonté politique, certains pays restent aux prises avec des structures de gouvernance qui fonctionnent mal, martèle l’expert du Brookings Africa Growth Initiative.
« L’absence de bonne gouvernance dans de nombreux pays africains a été extrêmement préjudiciable au rôle d’intervention corrective du gouvernement, en particulier dans le maintien de la paix et de la sécurité, ainsi que la promotion de la croissance économique et la création des richesses nécessaires pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie humaines », affirme John Mukum Mbaku.
Structures de bonne gouvernance
John Mukum Mbaku lance un appel solennel à tous les pays africains de s’efforcer de mettre en place au cours de la prochaine décennie le type de structure de gouvernance qui devrait s’attaquer à la coexistence pacifique et au développement économique, aux inégalités, aux effets du changement climatique, aux pandémies de santé et au renforcement de la coopération régionale.
Ce type de bonne gouvernance devrait aussi assurer une participation pleine et effective aux systèmes économiques et politique de groupes qui ont été historiquement marginalisés (par exemple, les femmes, les jeunes et les minorités ethniques et religieuses), ajoute-t-il.
« Chaque pays doit réfléchir à ses propres défis de gouvernance et engager un solide dialogue national sur les réformes institutionnelles pour permettre un système de gouvernance efficace et inclusif », renchérit-il.