La rupture dans l’alimentation en eau et énergie depuis plus d’une semaine déjà dans les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi est flagrante. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le problème a repris avec acuité. Les dernières pluies, les menaces du Nigéria, en tout cas, les raisons pour l’heure restent très peu connues.
Falco VIGNON Les attentes des populations béninoises notamment celles de Cotonou et d’Abomey-Calavi au lendemain de la mise en service de la première et plus grande centrale thermique au Bénin aura fait long feu. Contrairement à l’autonomisation, à l’accroissement progressive attendue dans le secteur de l’énergie avec un accent particulier sur la qualité, c’est à une recrudescence des coupures qu’on assiste. Si on est tenté de trouver un bouc émissaire dans les pluies sans cesse de ces derniers jours, le rythme effréné de l’opération de coupure et la durée relativement prolongée que cela a commencé par prendre inquiète. Il ne se passe de jour sans qu’on ne constate de rupture dans la fourniture de l’énergie. C’est une réalité que le risque zéro ne saurait exister mais qu’on se retrouve chaque jour à manquer de l’énergie durant plusieurs minutes voire heures, ce qui est devenu répétitif depuis plus d’une semaine déjà, on est en droit de s’interroger sur ce qui se passe. Nul doute le gouvernement du président Patrice Talon après la savoir faire du ministre Dona Jean Claude Houssou a jusque là essayé de convaincre les béninois en ce qu’il semble détenir les secrets de la maîtrise du secteur. Cependant, la rechute qui s’observe depuis peu, qui plus est, après la mise en service de la centrale Maria-Gléta 2 supposée approvisionner le Benin à hauteur de la moitié environ de son besoin actuel en énergie et aux heures de pointe, peine à convaincre malgré les atouts proclamés de ce joyau applaudit par tous les béninois. Alors que la population est habituée à un temps de plus de plus réduit de coupures, celles de ces derniers jours prennent plus de temps. La conséquence sur les activités génératrices de revenu est toute réelle autant écœurante. Et pour cause, le rythme effréné du phénomène indispose plus d’un et leur fait remonter en mémoire, un passé encore récent. Responsable d’atelier de coiffure à Tankpè, Géraud Adantonon explique avoir ressorti son groupe électrogène « pour suppléer à ces temps de disette qui surviennent un peu trop ». Pendant que le service énergétique titube, celui de l’eau est critique. Sur la même période, la disponibilité de l’eau a pris un coup. Vendeuse de nourriture à Fidjrossè, dame Chimène Wonzo raconte qu’il faut se réveiller tôt et très tôt maintenant pour espérer avoir sa part. En abondant dans le même sens, Latifatou N’Dina confie que depuis une semaine, avoir de l’eau est devenu une affaire difficile. Il en est de même à Abomey-Calavi où, habite Akim Sali. « Aussi bien l’eau comme le courant, nous enregistrons trop de coupure ces jours-ci » explique-t-il avant d’ajouter, « on se surprend à manquer de l’eau quand on va au robinet, une situation à laquelle on est plus habitué depuis quelques années au moins ». Les perturbations sur les réseaux hydraulique et électrique béninois tendent vers le pique donc et il va falloir que les autorités en charge du secteur retrouvent leur dynamisme d’alors et ne baissent pas la garde.