Le ministre béninois de la Communication était invité, hier mardi 29 octobre 2019, sur Radio France internationale (RFI) à se prononcer sur les conclusions du dialogue politique réuni ayant les acteurs de la classe politique au palais des congrès du 10 au 12 octobre 2019 au palais des Congrès de Cotonou. Sur l’émission ‘’Invité Afrique’’, le porte-parole du gouvernement a de Carine Frenk, le porte-parole du gouvernement béninois a présenté les tenants et aboutissants de cet important conclave qui a été initié par le président de la République, Patrice Talon. Lire ci-dessous l’intégralité de ladite émission.
Intégralité des échanges sur ‘’Invité Afrique’’
Carine Frenk : Alain Orounla, bonjour
Alain Orounla : Bonjour
Le dialogue politique n’a pas été un processus consensuel, il manquait de grandes figures de la famille politique béninoise. Quelles sont ses chances de succès ?
Le dialogue politique était très consensuel et inclusif, puisque étaient invitées, toutes les formations politiques en règle ; donc nous considérons qu’il s’agit, d’un franc succès puisque nous avons abouti à des recommandations ; je précise bien consensuelles et ce dialogue aboutira à des lois qui seront adoptées dans les jours à venir.
L’église a salué une étape significative, mais demande un dialogue national inclusif pour une authentique réconciliation, qu’en pensez-vous ?
L’église souhaite une répétition de ce qui s’est passé, c’est-à-dire, la Conférence nationale de 1990, or on n’est pas dans les mêmes circonstances. L’église salue ce premier pas et ça, c’est important, le gouvernement est ouvert à un dialogue qui peut s’étendre, mais je voudrais rappeler une ancienne formule « A César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Alors parmi les grandes mesures annoncées, le mandat des députés va être modifié, il s’agit de le faire passer de 5 ans au lieu de 4 et de faire coïncider les législatives avec les présidentielles.
Oui, il nous est apparu que l’organisation d’élections cycliques coutent cher et occasionnent une dispersion d’énergie, donc à l’instar d’autres pays qui l’ont fait, les délégués ont cru devoir recommander l’alignement des mandats et donc l’organisation d’élection générale.
Et ces élections générales auront-elles lieu en 2021 ou 2026 ?
C’est à l’Assemblée de décider ce qui se passera. Alors, ça se pourrait très bien que ce soit 2021, mais pour moi ça relèverait du miracle, puisque la loi dispose pour l’avenir, rien ne presse, je crois qu’on peut très bien envisager cet alignement à une date ou à une année qui serait ultérieure a 2021.
Donc ça veut bien dire si c’est 2026, cette Assemblée nationale qui est décriée finirait son mandat.
Vous voyez, ce serait plus logique, puisque l’assemblée aurait terminé son mandat et si les mesures de décrispation sont suivies par ceux qui boudent, euh bien, toutes ces formations politiques qui se seraient conformées ont toute leur chance de participer au débat politique.
Et le mandat du président de la République va-t-il être retouché ?
Le Président de la République a été très clair et très ferme sur le sujet. Quels que soient les ajustements, il n’est pas question de toucher au fondamental qu’est l’article 42 à savoir que nul en République du Bénin ne peut faire plus de deux mandats. Il s’agit bien de deux mandats de 5 ans.
Allez-vous créer un poste de vice-président ?
Oui, il est envisageable de créer un poste de vice-président qui serait là pour éviter par exemple les difficultés résultant d’une éventuelle vacance du pouvoir.
Autre recommandation du comité de suivi, la loi d’amnistie pour tout ce qui a trait aux violences post électorales liées aux législatives d’avril, cela veut dire que l’ex président Boni Yayi va pouvoir rentrer ?
A l’heure où nous sommes, il n’y a aucune raison qu’il s’inquiète. On est pressé de retrouver tous nos compatriotes, sur le territoire. Il ne fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt, d’interpellation.
Et pour les autres leaders politiques en exil ?
Il n’y a pas d’amalgame à faire avec ceux qui après une décision de justice se sont soustraits à l’exécution de leur peine, ou ceux qui se sont soustraits pour ne pas répondre et qui voudraient s’abriter sous ce manteau d’homme politique pour dire qu’il s’agit de persécution, il n’est pas juste de les considérer comme des persécutés parce qu’on leur demande de rendre compte de leur gestion passée.
Est-ce que ce sera possible plus tard, dans un second temps ?
Tout est possible, personne ne veut la mort du pécheur, à condition que l’on reconnaisse les faits. Vous ne pouvez pas vous soustraire à la justice de votre pays et rester à l’étranger et narguer, et provoquer des troubles à l’intérieur, je n’accuse personne, mais il nous semble que nos compatriotes qui sont en exil ne sont pas dans une démarche d’apaisement et je parie que quand ils seront rentrés dans cette démarche, on pourra envisager en ce moment-là, d’autres mesures d’apaisement.
Et pourquoi introduire, le parrainage pour les candidats à l’élection présidentielle ? Beaucoup comme le constitutionnaliste Joël Aïvo, redoutent un nouveau mécanisme d’exclusion. Que répondez-vous ?
Nous n’avons pas inventé le parrainage, il existe un peu partout, donc ce sont des velléités de gens qui ne veulent pas accorder le crédit de la bonne foi ou qu’ils veulent rester dans la rébellion permanente ou dans la contestation permanente. On les invite à participer au débat, on les invite à rentrer dans cette dynamique et je dis que la question ne se posera pas en 2026, puisque le Président de la République aura, dans le meilleur des cas, terminé son deuxième et dernier mandat.
Ça veut dire qu’il est candidat en 2021 ? Je dis qu’il est en droit d’être candidat et qu’en 2026, il ne pourra plus l’être, c’est la certitude