La Banque africaine de développement (BAD) a investi 25 milliards de dollars sur une période de dix ans pour transformer le secteur agricole du continent, a annoncé Akinwumi Adesina, le président de la BAD, mardi 28 janvier 2020 à Abuja, la capitale nigériane.
Issa SIKITI DA SILVA
« L’agriculture est l’activité la plus importante au monde. Ce que l’Afrique fait de la nourriture, déterminera l’avenir de la nourriture, étant donné que 65% des terres arables laissées pour nourrir le monde se trouvent dans ce continent », a-t-il ajouté.
La déclaration du président de la BAD intervient trois semaines après la publication d’un rapport accablant du Programme alimentaire mondial (PAM), qui a révélé que l’Afrique subsaharienne devrait faire face à une insécurité alimentaire sans précèdent en 2020, à cause des conflits armés et le changement climatique.
Mais, il pourrait y avoir une lumière au bout du tunnel, si les gouvernements africains pouvaient sérieusement soutenir ce secteur qui emploie plus de 70% de la population du continent, estiment bon nombre d’observateurs.
L’agriculture en Afrique a une empreinte sociale et économique massive car, environ 23% du PIB de l’Afrique subsaharienne, proviennent de l’agriculture, indique une analyse du McKinsey publié en février 2019.
L’Afrique pourrait produire deux à trois fois plus de céréales, pour augmenter 20% à la quantité de la production mondiale actuelle de 2,6 milliards de tonnes, affirme l’analyse de McKinsey intitulé ‘’ Winning in Africa’s agricultural market’’.
Potentiel inexploité
Pourtant, le plein potentiel agricole de l’Afrique reste inexploité, déplore McKinsey.
Mardi, le président de la BAD a réitéré l’importance de l’agriculture dans le développement économique en vue de nourrir le continent africain dont la population continue à exploser.
« La taille de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique s’élèvera à 1 000 milliards de dollars d’ici 2030. La population de l’Afrique, actuellement de 1,2 milliard, doublera pour atteindre 2,5 milliards de personnes d’ici 2050. Elles doivent toutes manger. Et ce n’est que par l’alimentation et l’agro-industrie que cela peut être réalisé », a souligné Akinwumi Adesina. Par ailleurs, le président de la BAD a exhorté les universités agricoles à optimiser leur rôle en reliant la recherche, les innovations et les technologies aux agriculteurs et à l’industrie agroalimentaire. “La jeunesse africaine doit devenir un leader pour aider à nourrir notre monde”, a-t-il conseillé.