L’experte internationale en inclusion financière et projets de développement, l’ex ministre garde des Sceaux du Bénin, Reckya Madougou a proposé un modèle économique à adopter par les Etats africains pour faire face avec efficacité à la pandémie du coronavirus.
Falco VIGNON
La conseillère spéciale du chef d’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a rendu publique une proposition axée sur le court, le moyen et le long terme. Tout d’abord, à court terme, Reckya Madougou a préconisé deux actions fortes à poser. D’une part, protéger les personnes et les entreprises les plus vulnérables. D’autre part, créer un cadre spécial de mécanismes de résilience. Pour ce faire, selon Reckya Madougou, remplir quatre conditions dont la généralisation bien organisée des banques alimentaires ; des mesures économiques incitatives des reports d’impôts ; des subventions salariales surtout dans les entreprises de grande utilité ; l’ajustement provisoire des échéances et garanties de crédit et des modalités des prêts en général.
Ensuite, à moyen terme, il faut construire une économie de marché orientée vers le capital humain et basée sur l’investissement social productif ; soutenir le secteur en offrant à ses acteurs un statut légal spécial et des lignes de crédits ; augmenter substantiellement les ressources allouées à la santé, l’éducation efficace, l’autonomisation économique et la protection sociale pour tous ; rapprocher l’enseignement des acteurs économiques pour mettre l’accent sur l’apprentissage dual.
De même, l’ex ministre de la Microfinance du Bénin a conseillé aux Etats africains d’orienter les ressources mobilisées vers les Petites et moyennes entreprises (PME) et la macroentreprise en privilégiant cinq axes, notamment l’écologisation de l’économie grâce à la promotion de l’entrepreneuriat vert ; l’entrepreneuriat des jeunes avec un accompagnement spécifique ; l’entrepreneuriat social dont les modèles trouvent davantage leur pertinence en cette période et celle d’après la pandémie ; le renforcement des microcrédits à travers un modèle de crédit universel et d’épargne rurale ; un ‘’new deal’’ pour l’Afrique rurale par des investissements directs pour répondre aux besoins des petits producteurs agricoles et des artisans.
Enfin, à en croire Reckya Madougou, « la réussite des stratégies énergiques tournées vers l’humain et les territoires, évoquées est tributaire d’une décentralisation accrue. Le nouveau modèle de développement véritablement inclusif, équitable et pérenne à promouvoir est celui le plus susceptible d’allier productivité et bien-être général ». Ainsi préconise-t-elle, à long terme, l’utilisation des ressources disponibles pour diversifier les économies, investir dans la recherche et l’innovation pour une industrialisation progressive, réorienter les ressources des secteurs peu productifs vers les secteurs plus productifs, porteurs et de manière plus respectueuse de l’environnement.