« Lutte contre la pauvreté et protection de la planète », pas de choix, argue Macron)
Initiative de l’Elysée, le sommet pour un nouveau pacte financier mondial se tient depuis jeudi 22 juin et prendra fin ce jour vendredi 23 juin 2023, au Palais Brongniart, à Paris. Rencontre internationale de haut niveau qui définira les priorités d’actions entre les parties prenantes les prochaines années, Patrice Talon y prend part après un détour à Abidjan où avec Alassane Ouattara, il a discuté des enjeux économiques, sécuritaires et de développement dans l’Uemoa et dit son souhait de voir les engagements au terme du sommet de Paris respectés et chaque partie jouer son rôle.
Bidossessi WANOU
« Aucun pays ne doit avoir à choisir »entre lutte contre la pauvreté et protection de la planète, a clamé Emmanuel Macron, hier jeudi au lancement du sommet pour un nouveau pacte financier mondial. « Nous devons assumer un choc de financement public » et « avons besoin de beaucoup plus de financements privés », croit savoir le Président Français. C’était devant une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, des organisations internationales, ONG et autres participants. Ce sommet qui s’inscrit dans la démarche des Nations unies pour les objectifs du développement durable (ODD) et appuie la mise en œuvre des engagements des accords de Paris sur le climat (2015) et de Kunming-Montréal sur la biodiversité (2022), vise à obtenir de nouveaux engagements financiers pour la solidarité internationale. Selon les organisateurs, « les grands défis–lutte contre les inégalités, changement climatique, protection de la biodiversité–auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, nous obligent à changer d’échelle et à concevoir autrement notre solidarité internationale ». Cela appelle à une synergie d’action entre les parties prenantes. Pour y parvenir, il doit permettre de dégager les lignes directrices des travaux des prochaines années : nouvelles sources de financement, mécanismes innovants, moyens de mieux faire lever les financements par les institutions multilatérales…La définition d’objectifs collectifs permettra l’obtention de résultats concrets dans le cadre des négociations internationales à venir (G20, sommet des ODD, COP climat et biodiversité…). Dans le cadre du sommet, Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé l’atteinte de l’objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars via la réallocation de droits de tirage spéciaux, au profit des populations les plus vulnérables. Ce fonds supplémentaire permettra de lutter contre la pauvreté et de bâtir la résilience et la durabilité en utilisant les instruments du FMI en la matière. Prenant part à ce sommet, le Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon a dit son souhait de voir l’engagement respecté. C’était le mercredi à la faveur d’une visite de travail avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara.
« Nous avons besoin d’avoir accès à des ressources plus massives », dixit Patrice Talon
En visite chez son homologue ivoirien avant d’aller prendre part à ce sommet, Patrice Talon a dit son attente de voir les engagements respectés. « Nous avons besoin d’avoir accès à des ressources plus massives », a déclaré en effet le président béninois. Dès lors, ce nouveau pacte financier devra permettre de bouger les lignes. D’ailleurs, dans ses réflexions, il s’est toujours montré hostile à l’aide au développement et estime que les pays africains méritent mieux. « La question de financement n’est pas nouvelle et les exigences du marché financier africain nous plongent inévitablement dans le conseil global du financement. Nous avons besoin d’avoir accès à des ressources plus massives. Et les divers mécanismes actuels ne suffisent plus à nous apporter les solutions de financement approprié. Pendant que nous sommes confrontés aux problèmes de développement d’infrastructures, le renforcement du capital humain, nous sommes nous aussi comme les grands pays confrontés aux changements climatiques, aux investissements de nature à préserver l’environnement. Et on imagine donc combien, alors que nous ne pouvons pas échapper. Comprenez donc tout l’intérêt pour nous que ce genre de sommet se tienne et qu’il y a réellement une volonté. Parce que ce sommet du genre, les engagements, on a déjà vu. Si celui qui vient et les prochains peuvent amener les uns et les autres à être plus engagés dans du concret, ce serait bien. C’est notre espoir », a déclaré Patrice Talon lors du point de presse qui a suivi sa visite de travail à Abidjan. Parlant des points de discussion avec le président ivoirien, Patrice Talon a souligné que les échanges ont porté sur le sommet et sur les points de vue des pays de l’UEMOA qui seront présentés et défendus. A ce point, s’ajoutent la sécurité et le financement du développement. « C’est toujours avec honneur et bonheur que je viens ici en Côte d’Ivoire. Cette occasion m’offre à nouveau ce plaisir et cet honneur d’autant plus que nous sommes dans une phase de préoccupations, donc venir voir le président pour échanger sur les préoccupations communes qui concernent la sécurité dans la sous-région, des diverses élections que nos pays abordent ces temps-ci, ainsi que la question de financement, de développement. Nous avons un sommet à Paris à partir de demain. L’occasion était bonne pour moi de venir échanger avec le président Ouattara…évoquer ce sommet, échanger sur les points de vue qui sont les nôtres et nous aurons à présenter, à défendre dans les tables rondes au sommet ». a poursuivi Patrice Talon. Quant au président Alassane Ouattara, il a fait savoir que c’est un honneur de recevoir son homologue et il témoigne : « C’est un plaisir, un grand honneur d’avoir le président du Bénin, Patrice Talon qui est venu nous voir pour une visite de travail », s’est-il réjoui. Il est revenu sur les sujets d’intérêt abordés et a souligné qu’ensemble, ils ne manqueront pas de jouer leur partition.