Pour rester à l’avant-garde des tendances actuelles de la cybercriminalité, il est nécessaire d’intégrer l’intelligence artificielle à la stratégie de sécurité du réseau d’une entreprise, a déclaré un expert sud-africain le lundi 18 mars 2019.
Issa SIKITI DA SILVA
Au Bénin, un pays classé troisième dans la région en cyber-arnaque par l’Office central de répression et de la cybercriminalité (OCRC), la lutte contre ce fléau s’est récemment accentuée vu le nombre des cybercriminels mis sous les verrous l’année dernière.
Cependant, se sentant traqués, les cybercriminels semblent avoir sophistiqué leurs méthodes et leur modus operandi en vue de contourner les garde-fous de la sécurité informatique et éviter de tomber dans le piège de la loi.
« Alors que le paysage des menaces continue d’évoluer rapidement, il inclut désormais des logiciels malveillants de jour en jour de plus en plus sophistiqués que les approches de sécurité traditionnelles ne peuvent plus suivre », a souligné Doros Hadjizenonos, directeur commercial de Fortinet Afrique australe.
Fortinet (www.fortinet.com) est basé en Californie, aux Etats-Unis.
Les cybercriminels utilisent le phishing, les logiciels malveillants et d’autres techniques de piratage pour obtenir des données ou voler de l’argent, et s’il n’y a pas de réaction les systèmes d’informatique peuvent être vulnérables aux cyberattaques, selon Enigma Soft, une compagnie américaine qui fournit des solutions anti-cyberattaques.
Il n’y a pas des chiffres pour quantifier l’impact de la cybercriminalité au Bénin mais globalement les chercheurs en sécurité estiment que le coût de la cybercriminalité dépassera de plus de 16 fois les dépenses consacrées à la sécurité, pour atteindre 2 200 milliards de dollars d’ici la fin de 2019.
« L’intérêt de l’intelligence artificielle est de reproduire les processus analytiques de l’intelligence humaine, tout en permettant la prise de décision à la vitesse de la machine. L’IA la plus efficace utilise un modèle d’apprentissage en profondeur construit autour d’un réseau de neurones artificiels (ANN) », a expliqué Doros Hadjizenonos.
« Ce réseau est composé de matériel et de logiciels configurés selon les schémas neuronaux du cerveau humain. Cette conception accélère non seulement l’analyse des données et la prise de décision, mais permet également au réseau de s’adapter et d’évoluer en fonction de nouvelles informations », a-t-il ajouté.
Selon Doros Hadjizenonos, un ANN passe par un processus de formation en apprentissage machine (ML), au cours duquel les modèles d’apprentissage implantés sont soigneusement alimentés en continu et en quantité considérable et de plus en plus complexe.
« Une fois que le système a identifié des modèles et des stratégies de résolution de problèmes, il reçoit de nouvelles informations lui permettant d’ajuster ses algorithmes afin de s’adapter aux nouvelles tactiques et capacités adoptées par les logiciels malveillants ou un vecteur d’attaque », a-t-il poursuivi.
Doros Hadjizenonos a dit que Fortineta commencé à mettre au point un système de détection des menaces évoluant automatiquement il y a plus de six ans.
« Ce système s’appuie sur un réseau ANN spécialement conçu, composé de milliards de nœuds. Depuis, nous le formons méticuleusement chaque jour avec de nouvelles données sur les menaces, ce qui nous confère un avantage significatif en matière de renseignement sur les menaces par rapport à tous les autres fournisseurs du marché de la sécurité », a-t-il renseigné.
« Notre équipe Forti Guard Labs utilise maintenant cette technologie avancée d’intelligence artificielle pour analyser les fichiers et les URL et les étiqueter comme étant propres ou malveillants, à la vitesse de la machine et avec un degré élevé de précision », a-t-il conclu.