Alors qu’il est de plus en plus cité comme un exemple de développement en Afrique, le Nigéria ne supporte plus la croissance rapide de sa population. Solution : le géant de l’Est veut réguler les naissances sur son territoire.
Sylvestre TCHOMAKOU
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria, en dépit de ses importants réserves et sites naturels, est préoccupé par l’accroissement naturel de la population qui se présente désormais comme un danger pour son développement. En effet, après s’être dotée d’un plan de développement national qui s’étend de 2021 à 2025, pour se relever de la crise économique qui l’a secouée ces dernières années, la première puissance africaine a indiqué que la croissance rapide et non contrôlée de la population constitue un frein à ses ambitions. Dans cette logique, le lundi 03 février 2022, lors du lancement de la politique nationale révisée sur la population pour le développement durable, le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, a informé de la mise en place de nouvelles mesures visant à réguler les naissances dans le pays. Le président nigérian souhaite que les méthodes contraceptives modernes soient vulgarisées dans les différentes contrées du pays afin de faire baisser le taux de fécondité élevé. Pour donner corps à cette politique, le président Muhammadu Buhari a procédé, en outre, à l’inauguration du Conseil national de gestion de la population (NCPM) dont il est le président. Ce Conseil a pour objectif, l’amélioration de « la qualité et du niveau de vie de tous les Nigérians ». D’après Muhammadu Buhari, bien que la population du Nigéria soit l’une des plus importantes au monde, l’accroissement continu et incontrôlé empêche les autorités de mettre en œuvre des programmes fiables de gestion de la population, en vue d’un développement durable. Cette inquiétude du géant, Nigéria, intervient dans un contexte où les débats s’intensifient sur la croissance démographique du continent africain. Si pour certains experts, cette jeunesse sera un atout pour le continent dont les économies se sont également inscrites dans une forte dynamique ces dernières années, pour d’autres, elle pourrait représenter un risque si les politiques de développement n’arrivent pas à suivre la même tendance. De toute évidence, cette nouvelle ligne tracée par les autorités nigérianes, si elle parvenait à être respectée, permettra, à n’en point douter, de mieux répondre aux besoins des populations pour un développement intégré. Il est à ajouter que d’après les chiffres de Population Reference Bureau, la population nigériane est la plus importante d’Afrique avec plus de 211 millions d’habitants et un taux de fécondité de 5,2% qui est supérieur à la moyenne (5,1%) en Afrique de l’Ouest. Le pourcentage de femmes mariées de 15 à 49 ans utilisant les méthodes modernes de contraception est de 12%.