La croissance démographique et économique, ainsi que le changement climatique, ont propulsé les crises de l’eau au sommet de l’agenda mondial. Et il ne coûterait que 1% du Produit intérieur brut (PIB) mondial pour résoudre les crises mondiales de l’eau, indique le World Resources Institute (WRI).
Issa SIKITI DA SILVA
A en croire Colin Strong et Samantha Kuzma, deux experts de cette ONG américaine, les avantages économiques l’emportent sur les coûts et chaque dollar investi dans l’accès à l’eau et l’assainissement rapporte en moyenne 6,80 dollars en retour.
Les pénuries d’eau peuvent nuire à l’agriculture, font augmenter les prix des cultures de base, et peuvent entraîner une mauvaise nutrition, nuire à l’économie mondiale et contribuer davantage aux conflits, souligne le WRI, appelant les Etats à appliquer la gestion durable de l’eau pour assurer la sécurité de l’eau pour tous.
Le fait de ne pas mettre en œuvre de meilleures politiques de gestion de l’eau pourrait entraîner des pertes de PIB régionales de 2 à 10% d’ici 2050, selon la Banque mondiale.
Gestion durable de l’eau
« 75 pays pourraient parvenir à une gestion durable de l’eau à 2% ou moins de leur PIB annuel, 70 pays peuvent y arriver avec 2 à 8% du PIB et 17 pays auront besoin de plus de 8% de leur PIB pour résoudre leurs problèmes d’eau », expliquent Colin Strong et Samantha Kuzma. La réalisation d’une gestion durable de l’eau au Mali, par exemple, pourrait nécessiter plus de 8% du PIB du pays en 2030.
Le Nigéria et la Tanzanie ont des coûts élevés liés à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, totalisant 60 à 70% de tous les coûts nécessaires pour atteindre la gestion durable de l’eau, révèle un récent rapport du WRI. « Dans ces deux pays, la rareté de l’eau est un faible facteur de coût, tout comme les coûts de la pollution de l’eau ».
« La gestion réussie des ressources en eau est un processus complexe, continu et à long terme. Elle exige la participation et l’interaction des gouvernements, des agences et organisations au niveau local, national, régional et international, du secteur privé, des organismes caritatifs et de personnes dévouées », explique UN Water.
A en croire une analyse des Cahiers du Développement Durable, la gestion durable de l’eau consiste à distinguer deux approches différentes, mais complémentaires : éviter de polluer l’eau (approche qualitative) et réduire la consommation d’eau (approche quantitative).
Le message du Fonds des Nations Unies pour la Population concernant l’eau est clair comme l’eau de source : « Protéger les réserves d’eau contre les polluants, rétablir les modes naturels d’écoulement vers les réseaux fluviaux, gérer l’irrigation et l’utilisation des produits chimiques, freiner la pollution de l’air par les industries, ce sont là des mesures capitales pour améliorer la qualité de l’eau et en accroître le volume disponible ».