Dans un monde où les crises de l’eau deviennent de plus en plus monnaie courante, 44 pays dont le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie et la Tunisie – font face à des niveaux de stress hydrique de base élevés, selon un récent rapport du World Resources Institute (WRI). Cependant, il existe trois solutions principales pour combattre cet ennemi juré de la sécurité alimentaire et de la croissance économique.
Issa SIKITI DA SILVA
Accroître l’efficacité agricole est l’une d’entre elles, souligne le WRI, l’ONG américaine de défense de l’environnement basée à Washington.
« Le monde doit faire en sorte que chaque goutte d’eau aille plus loin dans ses systèmes alimentaires. Les agriculteurs peuvent utiliser des semences qui nécessitent moins d’eau et améliorer leurs techniques d’irrigation en utilisant un arrosage de précision plutôt que d’inonder leurs champs. Les financiers peuvent fournir des capitaux pour les investissements dans la productivité de l’eau, tandis que les ingénieurs peuvent développer des technologies qui améliorent l’efficacité de l’agriculture. Et les consommateurs peuvent réduire les pertes et le gaspillage alimentaires, qui utilisent un quart de toute l’eau agricole », a indiqué le WRI.
Ces recommandations ne concernent pas que ces 44 pays ; elles doivent aussi faire partie du programme de tous les pays, même ceux qui ont le niveau de stress hydrique le moins élevé (en dessous de 10%), comme le Bénin et le Togo, qui occupent respectivement la 139e et la 152e place du classement national du stress hydrique publié par Aqueduct, une initiative du programme de l’eau du WRI.
En dépit de sources d’eau de surface abondantes au Bénin, la majorité de la population rurale dépend des eaux souterraines pour ses besoins en eau potable, mettant à rude épreuve ces ressources, rappelle la Banque mondiale. D’où la nécessité d’investir massivement dans le secteur de l’eau.
Investissements…
Investissez dans des infrastructures grises et vertes, martèle le WRI, par la voix de ses trois experts Rutger Willem Hofste, Paul Reig et Leah Schleifer.
« Les nouvelles données d’Aqueduct montrent que le stress hydrique peut varier considérablement au cours de l’année. Les infrastructures construites (comme les canalisations et les usines de traitement) et les infrastructures vertes (comme les zones humides et les bassins versants) peuvent fonctionner en tandem pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau et de qualité de l’eau ».
Enfin, traitez, réutilisez et recyclez. « Nous devons cesser de considérer les eaux usées comme des déchets. Les traiter et les réutiliser créent une « nouvelle » source d’eau. Il existe également des ressources utiles dans les eaux usées qui peuvent être récoltées pour aider à réduire les coûts de traitement de l’eau », a recommandé le WRI.
« Les données sont claires : il existe indéniablement des tendances inquiétantes dans le domaine de l’eau. Mais en agissant maintenant et en investissant dans une meilleure gestion, nous pouvons résoudre les problèmes d’eau pour le bien des personnes, des économies et de la planète », concluent les experts du WRI cités ci-dessus.