Fidèle à sa mission, celle de faciliter l’accès des promoteurs agricoles aux crédits des banques et SFD, le Fonds national de développement agricole (Fnda) a initié au profit de l’Union nationale des producteurs de Soja (Unps), un atelier de concertation sur le Crédit Achat Intrants Groupé (CAIG). Déroulée du 24 au 25 mars 2022 à l’hôtel Jeco de Dassa-Zoumè, cet atelier vise l’implémentation de ce label de financement agricole dans d’autres départements pour la campagne agricole 2022-2023.
Sylvestre TCHOMAKOU
Initié depuis 2019 et, dans sa phase pilote dès lors, le Crédit Agricole Intrants Groupé (CAIG) dont l’objectif est de fournir aux producteurs des kits d’intrants constitués de semences certifiées, d’inoculum, d’engrais spécifiques et d’herbicides (SOJA PLUS) à bonne date et sous forme de crédit à rembourser en fin de campagne suivant les procédures de la FECECAM, se veut plus compétitif. Pour élargir cette offre aux départements n’en ayant pas encore bénéficié, notamment pour la campagne agricole 2022-2023, les producteurs du Soja, le Fonds national de développement agricole (Fnda) s’est concerté, du 24 au 25 mars 2022, avec l’Union nationale des producteurs de Soja (Unps). Pour ces deux jours d’échanges, il a été question pour les deux parties, de discuter de l’accompagnement du FNDA pour le renforcement et la mise à l’échelle du CAIG. A en croire Salimatou Bouegui, Superviseur du CAIG, il s’agit d’un nouveau produit de financement pensé et expérimenté par l’Union dans le département du Borgou, avec un succès qui mérite d’être vulgarisé. Cette forme de crédit que l’Unps envisage d’élargir aux départements l’Alibori, de la Donga, de l’Atacora, et des Collines avec l’appui de Projet Centre d’innovation Verte (Pro Civa) de la Coopération allemande s’adresse uniquement aux producteurs de soja membres d’une coopérative ou d’un groupement.
Couvrir 50 mille hectares pour la campagne 2022-2023
Au-delà de permettre une clarification des rôles et responsabilités des parties prenantes dans la mise à échelle du CAIG, cet atelier a, par ailleurs, permis aux participants de discuter de la perspective d’amélioration de l’offre. Intervenant à l’occasion, le Directeur exécutif de l’Unps, Fortuné Biaou, n’a pas laissé passer sous silence les mérites de cette initiative. « En termes d’emblavure, le Bénin entier est aujourd’hui à plus de 300 mille hectares. En tant que réseau, nous couvrons plus de la moitié de cette emblavure. Mais à peine 15 mille hectares sont couverts par les crédits agricoles », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la mise à l’échelle d’un tel outil de crédit nécessite une stratégie précise, des acteurs engagés, mais aussi un financement du Fnda à travers son partenaire la Fececam. « Théoriquement, nous nous sommes fixé pour ambition d’aller à près de 6 milliards pour couvrir près de 50 mille hectares », a-t-il précisé devant les différents acteurs. Engagé dans la promotion des filières agricoles à travers ses mécanismes de financement, le FNDA, par la voix de son chargé des opérations, Abdou Djalil Djibril, a réitéré sa disponibilité à accompagner le développement de la filière soja, comme les autres filières. « Le Fnda entend lever les principaux goulots d’étranglement, notamment les taux d’intérêt élevés. Le taux préférentiel négocié avec la FECECAM sera appliqué à ce modèle. Le Fnda va partager le risque de la levée de fonds avec la FECECAM à travers une garantie complémentaire. Nous pouvons également accompagner l’Unps sur d’autres maillons qui l’aideront à disposer par exemple des infrastructures de stockage », a-t-il assuré. Il s’agit donc d’une nouvelle ère pour le développement de la filière Soja au Bénin.