La chicha continue toujours d’être l’attraction de citoyens de la ville de Parakou. La consommation de cette substance jugée néfaste par les agents de santé, ne semble régresser. Ceci malgré les dispositions prises par les autorités, à son encontre. La situation autour de ce produit très prisé par les jeunes pour la plupart, devient de plus en plus préoccupante selon l’opinion publique.
Mouhamadou Boukari (Correspondant Borgou Alibori)
Du suivisme pour certains, de l’addiction pour d’autres, plusieurs raisons poussent les jeunes de la cité des Kobourou à ne pas s’en passer. À chaque coin de rue, bars et établissements spécialisés, des rassemblements juvéniles autour de la fameuse « chicha » se font remarquer. Un produit d’origine indienne ayant fait son apparition dans le quotidien des Béninois il y a quelques années.
Les raisons de cette consommation diffèrent d’un individu à un autre. Pour certains d’ailleurs, ce serait simplement dû aux invitations de leurs amis. Une causerie entre amis requiert ainsi de la Chicha au menu. Ce qui fait office « d’amuse-bouche » le temps d’une causerie qui pourrait durer des heures. Par contre, pour d’autres, cette substance est perçue comme un supplément énergétique.
Ils y trouvent une certaine satisfaction en la consommant. « C’est ma source d’inspiration, ça me donne de l’énergie et du tonus pour mener à bien mes activités. Sans ça, il me serait difficile de mener une vie normale (…) Il serait vraiment difficile pour moi de m’en séparer », a confié un jeune consommateur rencontré sur le terrain.
Une preuve que la Chicha peut entraîner une situation d’addiction au même titre que d’autres produits tels que la cigarette ou le tabac. Cependant, certains y trouvent pour leurs comptes, notamment sur le plan économique. La vente de la Chicha est un business lucratif, vu le nombre important de consommateurs. Les vendeurs se font des bénéfices colossaux chaque jour, comme en témoigne Alidou, un gérant de bar à chicha :
« Je ne cesse d’avoir des clients chaque jour que Dieu fait, du lundi au dimanche. Des jeunes viennent ici pour se retrouver et discuter de tout et de rien. Beaucoup de mes amis se sont lancés dans le business et ne s’en plaignent pas du tout ».
De l’autre côté, certains citoyens, des personnes du troisième âge pour la plupart, déplorent ce phénomène qui tend à faire sombrer la jeunesse. Ils appellent les autorités à « réagir très rapidement » afin d’y mettre fin.
Pour rappel, en 2021, plusieurs arrêtés préfectoraux sur l’ensemble du territoire national, ont tenté de limiter la consommation de la chicha. Des interdictions d’en consommer dans les bars et lieux publics. Malheureusement ces dispositions ne semblent faire effet sur le terrain.