• Insecticides et herbicides : Il faut que leur importation soit bien règlementée et contrôlée
• Repenser la gouvernance des villes
• COP : Le compte est loin d’être bon
• OGM: le Bénin doit se doter de moyens suffisants pour les contrôles
• Architecture : le cadre de vie du Béninois ne respecte pas les normes et standards
Architecte de formation, ancien ministre de l’environnement de l’habitat et de l’urbanisme, précédemment deuxième Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc-Marie Constant Gnacadja, a été l’invité du rendez-vous médias Club de L’économiste d’hier jeudi 09 février 2023. L’invité a abordé avec les professionnels des médias, la question de la gestion de l’environnement, les changements climatiques, les OGM, les Conférence des parties (COP) et leurs implications, la transition verte et les finances climats en Afrique. L’expert n’a occulté aucun domaine. Retrouvez-ici l’intégralité de ses échanges avec la presse au siège du quotidien L’économiste à Cotonou.
I. A la découverte du métier d’architecte
- Avez-vous le sentiment que le cadre de vie du Béninois respecte les normes standards d’architecture ?
a. Pas encore malheureusement et c’est bien là l’un des défis à relever pour améliorer notre cadre de vie. Il y a pour cela plusieurs raisons. La principale raison est liée à la réticence de la majorité des Béninois à consulter le professionnel du cadre de vie qu’est l’architecte pour leurs projets de construction. Et ce n’est pas forcément une question de niveau de vie mais plutôt la preuve de l’ignorance des avantages qu’il y a à prendre une telle assurance pour leurs investissements immobiliers. Il y a aussi le fait qu’ils sont nombreux ceux qui usurpent le titre d’architecte, exerçant la profession sans les compétences et qualifications requises. Il y a enfin que le développement urbain au Bénin comme ailleurs en Afrique, va beaucoup plus vite que la planification urbaine et les investissements en infrastructures et services urbains. En cela, je salue les efforts exceptionnels consentis par le gouvernement du Président Talon pour combler ce déficit en matière d’infrastructures urbaines. C’est une question de compétitivité de notre économie, les centres urbains étant par destination des centres de transformation et création de valeur ajoutée pour la production de leurs territoires respectifs. - Qu’avez-vous fait quand vous étiez ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme dans le sens de l’amélioration du cadre de vie des Béninois ?
4 exemples pour illustrer ce qui a été fait :
a. J’ai pris en main ce département ministériel en juin 1999 à un moment charnière de l’élaboration du 1er document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) au Bénin. Et le secteur ne figurait pas parmi les 4 secteurs prioritaires identifiés pour la réduction de la pauvreté. Il faut dire qu’en ces temps-là, la doxa des institutions de Bretton Woods ne considérait pas qu’investir dans les secteurs de l’environnement et de l’habitat pouvait contribuer à réduire la pauvreté et accélérer ou consolider une croissance partagée. Fort heureusement, ces institutions ont depuis fait leur propre ajustement conceptuel et nous y avons contribué en réussissant à faire amender en 1999 le projet du 1er DSRP du Bénin pour y inscrire l’environnement et les infrastructures urbaines comme 5ème secteur de concentration.
L’inscription du secteur MEHU comme 5ème secteur prioritaire (avec Agriculture, Education, Santé et Travaux publics) au 1er DSRP du Bénin a beaucoup contribué au triplement des investissements urbains entre 2000 et 2005.
Nous avons aussi :
b. Réformé le fonctionnement de ce secteur par l’introduction et l’opérationnalisation d’une approche de gestion axée sur les objectifs et les résultats à l’époque connue sous l’acronyme de GAR. Nous avons introduit dans notre pays la pratique des Plans de Travail Annuels PTA des ministères et des revues mensuelles et trimestrielles de leur exécution.
c. Amélioré l’efficacité institutionnelle en étant les premiers à acter et opérationnaliser les lois sur la décentralisation avec les transferts de compétences aux communes, transferts précédés de mécanismes participatifs de capacitation et d’habilitation des communes ciblées pour une bonne gestion desdits transferts.
d. Amélioré aussi la qualité de la dépense dans le secteur en doublant le taux d’exécution du budget d’investissement qui était de moins de 50% en 1998 à plus de 90% pendant les presque 6 années de mon exercice, budget d’investissement qui a été multiplié par 3 en 5 ans et cela avec un budget de fonctionnement quasiment resté constant.
II. Les défis de l’environnement
1- M. Luc Gnacadja, vous êtes expert en environnement en raison de ce que dans vous attributions de ministre de juin 1999 à février 2005, ce portefeuille vous revenait. Ensuite, sous le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, vous avez été nommé en septembre 2007, secrétaire exécutif de la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification.
2- Quel est l’impact de l’utilisation des herbicides et des pesticides sur l’environnement ?
a. L’utilisation anarchique et/ou inappropriée des herbicides et pesticides entraine de graves pollutions des sols, des cours d’eau et de la nappe phréatique et a des effets néfastes sur la santé des populations exposées. Il faut que leur importation soit bien règlementée et contrôlée afin d’éviter que notre pays ne soit un déversoir de substances déjà prohibées ailleurs et que les différents utilisateurs soient bien informés sur les risques encourus et bien au fait des meilleures pratiques pour leur utilisation afin de réduire leurs impacts sur la santé humaine et l’environnement.
b. Il y a des alternatives crédibles qui pour l’essentiel relèvent des pratiques agricoles moins invasives pour l’environnement que sont par exemple l’agriculture organique, l’agriculture biologique, l’agroforesterie qui consistent à réduire drastiquement l’utilisation d’intrants chimiques de synthèse en optant pour des pratiques écologiquement durables parce que pertinentes pour les caractéristiques biophysiques des terres emblavées et associant des cultures qui se renforcent mutuellement.
c. La terre est le premier capital de l’économie béninoise et la base des moyens de subsistance de nos populations. Ce capital est gravement affecté par une maladie sournoise et insidieuse mais réelle et efficace, la dégradation des terres et des paysages agroforestiers. C’est une maladie que les changements climatiques aggravent et dont nous n’avons pas encore pris toute la pleine mesure. Durant la décennie 2000-2010, elle a érodé chaque année, l’équivalent de 220.000 ha de nos terres et paysages agroforestiers productifs. Il s’agit, en d’autres termes, de l’équivalent de 1,9% du territoire national qui, chaque année, a été ainsi soustrait à ce qu’on pourrait appeler le « Bénin utile » ou encore le « Bénin productif ». L’impact socio-économique d’une telle perte pour notre pays a été estimé à l’équivalent de 8% de son PIB, chaque année soit environ 280 milliards de francs CFA par an !
L’utilisation anarchique des herbicides et pesticides concoure à la dégradation des terres.
3- Les côtes béninoises subissent les affres de l’avancée de la mer. Les habitations ont été englouties dans l’océan Atlantique à Grand-Popo. Le littoral de Cotonou résiste difficilement à la rage des vagues et de grands édifices sont menacés de disparition. Quelles solutions durables préconisez-vous à l’Etat béninois ?
a. Il n’y a pas de solution miracle. Des investissements très lourds ont été déjà consentis et devront faire l’objet de veille et de travaux réguliers de maintenance. Mais la lutte doit être aussi menée et coordonnée au niveau régional car des aménagements inappropriés d’une côte d’une frontière peuvent avoir des effets dévastateurs de l’autre côté de cette frontière.
III. Habitat et urbanisme
- M. Luc Gnacadja, le grand Nokoué, c’est-à-dire Cotonou et sa conurbation, est confronté à un réel problème de pollution atmosphérique et de circulation routière. Quelle solution peut être envisagée pour résoudre ce double problème ?
a. L’urbanisation au Bénin comme ailleurs en Afrique au Sud du Sahara va plus vite que tout : plus vite que la croissance économique et les investissements productifs, plus vite que la planification et la gestion urbaine.
Voici pour illustrer le phénomène quelques indicateurs de la croissance urbaine au Bénin : de 1960 à 2020, en 60 ans donc, la population urbaine en proportion de la population totale a été multipliée par 5. La population de la ville d’Abomey-Calavi, a été multipliée par 5 en 20 ans !
b. Mais, Indubitablement, un nouveau Bénin émerge sous nos yeux. C’est ce qu’indiquent les données ci-après sur les investissements publics per capita en milieu urbain :
Pour l’exercice budgétaire de 2023, les dépenses en capital via le ministère du cadre de vie s’élèvent à 209,5 milliards FCFA pour environ une population urbaine d’environ 6 millions d’habitants soit environ 35.000 F d’investissement per capita urbain équivalent à 7,3 fois le ratio de 1999 qui était d’environ 4.800 F per capita urbain. Il faut noter qu’il y a eu triplement des investissements urbains entre 2000 et 2005.
On assiste aujourd’hui à des investissements exceptionnels, sans précédents, massifs pour reprendre le qualificatif favori du Président Talon, et cela dans le cadre de réformes systémiques qui devraient faciliter la durabilité des infrastructures ainsi réalisées.
c. Cependant, il faudra ici comme ailleurs en Afrique, repenser la gouvernance des villes autour de leur défi central à savoir : comment transformer le dynamisme, la créativité, l’énergie de leurs informalités (économiques, institutionnelles, spatiales) en atouts pour impulser le développement urbain durable qui impacte aussi leurs territoires respectifs. Le défi à relever, c’est de faire des villes africaines des centres efficaces de création de valeur ajoutée, d’innovation et de transformation socio-économique et écologique pour le développement durable de leurs territoires respectifs.
IV. Economie verte - De plus en plus, un nouveau lexique s’invite dans les discours de protection de la nature. Il s’agit de l’économie verte. Que recouvre cette notion ?
L’objectif de l’économie verte est de limiter la consommation, le gaspillage des ressources et la production des déchets tout en assurant une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, et en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources afin de garantir une durabilité écologique. - Que peuvent faire les pays africains comme le Bénin pour bénéficier de la manne financière de l’économie verte ?
L’économie verte ne concerne pas que le développement agricole, c’est l’approche de l’économie qui est au cœur du développement durable, une approche de l’économie qui est holistique en ce qu’elle intègre en même temps les préoccupations environnementales et sociales.
V. COP 27
- Du 6 au 18 novembre s’est tenue en Egypte la conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques. Pouvez-vous nous situer sur les objectifs de la COP 27 ?
La COP27 s’est déroulée dans un contexte géopolitique très polarisé lié pour l’essentiel aux conséquences de la guerre en Ukraine, à l’émergence de nationalismes économiques, contexte à priori handicapant pour des négociations multilatérales. Mais on pourrait dire qu’il y a presque eu plus de peur que de mal vu la forte participation : plus de 40.000 personnes dont 130 chefs d’Etat et de gouvernement.
Ses objectifs étaient de combler le déficit d’ambition de l’action climatique (atténuation des émissions de GES afin de respecter l’objectif de 1,5% prévu dans l’accord de Paris; adaptation, financement), donner plus de crédibilité au processus, faire progresser les discussions sur les pertes et préjudices dans un contexte de fortes attentes des plus vulnérables, mettre en œuvre les résultats obtenus à la COP 26 à Glasgow y compris sur l’agenda de l’adaptation et du financement de l’action climatique. - Alors que la COP26 avait pour objectif la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le rapport de synthèse des Nations-Unies souligne que les engagements des États ne sont pas encore suffisants. La COP27 doit donc être celle de l’approfondissement de l’ambition et de la mise en œuvre, afin de maintenir la possibilité de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C. Pour beaucoup d’Experts et Consultants en environnement, cette COP qui s’est tenue en Afrique devra être aussi celle de la solidarité et de la coopération entre pays développés et pays en développement. Qu’en dites-vous ?
En effet, le compte est loin d’être bon car une mise en œuvre intégrale et effective des engagements pris via les contributions déterminées au niveau national ou CDN nous mènera à un réchauffement insupportable de l’ordre de 3,0°C. Votre journal, ‘L’Economiste du Bénin’ avait relayé le post que j’avais publié à la fin de la COP 27 et intitulé: « Il faut que la Communauté internationale ait le courage de ré-inventer la #COP ».
Comme résultat de cette COP, beaucoup s’accordent à souligner la décision inédite de créer un fonds dédié au financement des pertes et dommages causés par des chocs climatiques aux pays en développement les plus vulnérables.
Mais certains parlent déjà du risque d’un nouveau marché de dupes vu que, ici plus qu’ailleurs les promesses n’engagent que ceux qui y croient et que le processus ne dispose pas d’un cadre efficace de responsabilisation et d’obligation de résultats, si ce n’est que pour ceux qui n’ont pas d’autres choix que de continuer à faire face aux chocs climatiques avec leurs maigres ressources, à s’adapter ou à périr !
Mais, quand je pense que l’objectif de stabiliser le réchauffement climatique à 1,5°C a été un temps omis du projet de texte final de la COP, par réalisme disent certains, plutôt par le cynisme de ceux qui se croient à l’abri des conséquences d’un tel renoncement, avant d’y être réintroduit grâce à l’indignation de quelques-uns ;
Quand je pense que l’augmentation de la température en Afrique devrait être supérieure à la moyenne mondiale, entraînant davantage de chocs, de risques et de dommages pour la région qui émet le moins de gaz à effet de serre (GES), moins d’un sixième de la moyenne mondiale per capita des émissions de GES, et moins d’un 21ième de la moyenne per capita des Etats-Unis;
Quand je pense enfin qu’il n’y a pas eu d’avancées majeures pour combler effectivement le déficit de financement de l’adaptation aux chocs climatiques, eu égard à l’engagement pris l’année dernière lors de la COP26 à Glasgow de doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025;
Je ne puis m’empêcher d’avoir une impression d’un rendez-vous manqué, d’un grand gâchis.
Et il va falloir faire vite pour réformer le processus car il y a urgence. La politique des petits pas, des petites avancées incrémentielles dans les négociations d’une COP à l’autre pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris ne peut pas vraiment accoucher du changement de paradigme et de la solution systémique et transformatrice dont a besoin le système qui a créé le problème. La prochaine grande foire mondiale sur le climat ou #COP28 est prévue à Dubai du 30 Novembre au 12 Décembre 2023. Espérons qu’entre-temps le processus aura été ré-inventé. - Selon vous, est-il possible de venir objectivement à bout des problèmes climatiques auxquels l’humanité est confrontée ? Ou bien c’est un vœu pieux ?
a. Non ce n’est pas un vœu pieux. C’est une nécessité existentielle pour la préservation de la vie sur la planète. La menace climatique est transversale et systémique pour toutes les activités humaines, elle nécessite des ripostes tout aussi transversales et systémiques. Et nous sommes loin de là.
b. Le risque climatique relève de ce que Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre a qualifié de « tragédie des horizons » pour dire qu’il fait partie des risques collectifs catastrophiques et susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels, ce qui alimente leur tendance à la procrastination. Et c’est bien là le problème.
VI. Les OGM - Les OGM seraient dangereux pour l’organisme selon une étude scientifique. En effet, la consommation des aliments contenant des OGM provoquerait des tumeurs dans l’organisme. Quel est votre avis sur la question ?
a. Les OGM sont des êtres vivants (plantes, animaux, microorganismes) dont le patrimoine génétique a été artificiellement modifié par l’intervention humaine. Les OGM suscitent inquiétude et rejet non seulement au nom du principe de précaution à cause des impacts potentiels ou avérés sur la biodiversité des semences OGM, des risques de contamination d’autres cultures, ou encore des risques d’erreurs génétiques, mais aussi à cause de la dépendance que leur utilisation crée pour l’acquisition des semences auprès des grands groupes internationaux qui les fabriquent. Et ceci à est un risque de dépendance majeure.
b. C’est pour cela qu’à mon initiative et malgré les pressions de certaines multinationales, le gouvernement béninois avait adopté en Conseil des ministres en mars 2002 un moratoire de 5 ans sur les importations, la commercialisation et la circulation des OGM dans notre pays, sur la base des recommandations d’un atelier. Ce laps de temps devrait être mis à profit pour apporter les éclairages complémentaires nécessaires pour une décision définitive sur la question de l’adoption des OGM et les impératifs de biosécurité qui pourraient en découler. Ce moratoire a été reconduit en 2008 à cause de l’inexistence d’un cadre juridique, technique et scientifique pour une gestion efficace des produits transgéniques. Aujourd’hui, je ne sais pas où mon pays en est à ce sujet. Moratoire ou pas, le Bénin doit se doter de moyens suffisants pour les contrôles nécessaires. C’est aussi une question de sécurité et d’indépendance.
VII. Les énergies - Que veut dire « transition énergétique ?
Ce terme désigne l’ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire donné dans le but de le rendre plus écologique, plus efficient en consommation de ressources naturelles, moins émetteurs de gaz à effet de serre. - Les pays occidentaux, interdisent aux Africains l’exploitation et l’usage des énergies fossiles et dans le même temps, les pays comme l’Allemagne en font usage pour la réhabilitation de leur centrale d’énergie fossile. N’y-a-t-il pas une dichotomie dans cette approche ?
Il revient aux pays africains de faire des choix cohérents avec leurs potentialités pour un développement durable. Il est temps que soit révolu en Afrique ce réflexe voire ce complexe d’extranéité qui confine les décideurs africains à un mimétisme dans leurs prises de décisions, mimétisme préjudiciable à tout développement autocentré. - Quelle corrélation existe-t-il entre l’environnement et la croissance économique d’un pays ?
a. Notre planète n’est pas infinie et la croissance économique mondiale qui pour l’essentiel se fait par la transformation des ressources naturelles, se heurte aux limites de notre planète. Sur les 9 limites planétaires établies par les scientifiques, 3 sont parmi les plus couramment reconnues comme ayant été franchies : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, le changement dans l’utilisation des sols.
b. Prenons l’exemple du Bénin dont l’agriculture constitue le principal potentiel de croissance. Si cette croissance se poursuit grâce à une agriculture extensive et prédatrice de sa ressource de base, si elle ne contribue pas simultanément à éviter la dégradation et à restaurer les terres dégradées, alors nous n’aurons bientôt plus de forêts ni de terres fertiles à emblaver. Nous aurons alors laissé un Bénin désertifié en héritage aux générations futures. Notre génération ne doit pas prendre sur elle une si funeste responsabilité.