Devenue tradition au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la note de conjoncture publiée au titre du 3ème trimestre de l’année 2021 dresse un bilan relativement reluisant dans l’Union. En matière d’exportations et bien d’autres secteurs comme l’industrie, des défis restent à relever pour atteindre un meilleur niveau de croissance en 2022.
Sylvestre TCHOMAKOU
Selon la note de conjoncture économique régionale, les exportations de l’Union sont en baisse de 49,2 milliards (mds) FCFA (-1,2%) au troisième trimestre 2021, par rapport au second trimestre de l’année. Le recul des ventes à l’extérieur résulte principalement de leur chute observée dans tous les Etats membres, à l’exception de la Guinée-Bissau (+62,3 mds) et du Mali (+49,8 mds). Parmi les Etats membres dont les ventes ont baissé, le Burkina Faso a affiché le recul le plus important en niveau. Il est respectivement suivi par le Niger (-28,0 mds), le Bénin (-16,4 mds), la Côte d’Ivoire (-11,9 mds), le Sénégal (-6,6 mds) et le Togo (-0,5 mds). En valeur relative, la baisse la plus importante a été relevée au Niger (-28,6%). Dans un ordre décroissant, ce pays est suivi du Burkina Faso (-13,9%), du Bénin (-10,2%), du Sénégal (-1,1%), de la Côte d’Ivoire (-0,8%) et du Togo (-0,3%).
Concernant les Etats membres dont les exportations ont baissé, il est à relever que la contre-performance des ventes du Bénin provient essentiellement des « fruits à coque comestibles (à l’exclusion des fruits oléagineux), frais ou secs, même sans leur coque ou décortiqués » (-11,1 pp) et des « tourteaux et autres résidus solides (à l’exception des drêches), même broyés ou agglomérés sous forme de pellets, de l’extraction de graisses ou huiles de graines oléagineuses, de fruits oléagineux ou de germes de céréales » (-2,8 pp). S’agissant du Niger, la baisse globale de ses exportations résulte de celle observée au niveau de tous les produits d’exportation du pays, à l’exception des « hydrocarbures » (+15,5%). En effet, des baisses sont enregistrées pour les « produits miniers » (-52,4%), principalement en raison du recul des ventes d’uranium (- 89,6%) à l’extérieur, atténuées par la hausse des exportations d’or (+51,4%), et dans une moindre mesure par les baisses relevées au niveau des « animaux vivants » (- 68,5%), des « produits agricoles » (-49,6%) et des « autres produits » (-28,2%). Du reste, il est à noter que la campagne agricole 2020/2021 donne des résultats satisfaisants dans la plupart des Etats membres de l’Uemoa. Au niveau du commerce extérieur, il est enregistré une baisse des exportations et une hausse des importations induisant un solde commercial qui se dégrade. Les finances publiques ont dégagé un solde budgétaire qui s’améliore, bien que la position budgétaire de l’Union reste déficitaire. Toutefois, la masse monétaire et les actifs extérieurs nets sont en baisse, tandis que les créances sur les autres secteurs ont enregistré une hausse. Le troisième trimestre de l’année 2021, comme le second, est caractérisé par une relative accalmie en ce qui concerne la propagation de la pandémie du coronavirus dans certains pays de la Zone UEMOA. On note une recrudescence de la crise sanitaire dans les pays avancés d’Europe et d’Amérique, notamment l’occident soutenu par une politique monétaire de relance économique, celle-ci ayant créé une demande et un environnement favorable à la hausse artificielle des matières premières, dont dépendent pour l’essentiel les économies de l’Uemoa.
Hausse de la création des entreprises
Quoiqu’indiquant une progression de l’activité économique de l’Union de 6,1% en 2021 contre 1,8% en 2020, l’édition 53 de la note de conjoncture économique régionale dans l’Uemoa fait ressortir des insuffisances à corriger pour permettre une meilleure croissance en 2022. Selon l’étude publiée par l’Union au titre du 3ème trimestre 2021, les effets négatifs de la crise sanitaire sur les économies des Etats membres de l’Union se sont nettement atténués. Le taux de croissance en 2021, par Etat membre, se présenterait comme suit : Bénin (+7,0%), Burkina Faso (+7,1%), Côte d’Ivoire (+6,5%), Guinée-Bissau (+6,3%), Mali (+5,2%), Niger (+5,5%), Sénégal (5,0%) et Togo (+5,3%). En 2022, un taux de croissance de 6,5% est attendu, sous l’hypothèse de la poursuite de la relance après la crise sanitaire. En matière de création d’entreprises, le Bénin présente un meilleur résultat par rapport aux autres Etats de la sous-région, en enregistrant une hausse de 3,0% au troisième trimestre 2021, en matière de création d’entreprises, comparativement au second trimestre de la même année. Ainsi 7 102 entreprises ont été enregistrées, contre 6 897 au trimestre précédent. En glissement annuel, le nombre d’entreprises enregistrées progresse de 1,6%. En Guinée-Bissau, 142 entreprises ont été enregistrées, au troisième trimestre 2021, contre 173 au trimestre précédent, soit une baisse de 17,9%. En glissement annuel, le nombre d’entreprises enregistrées augmente de 17,4%, mais une baisse de 40,1% des créations d’entreprises a été observée, au troisième trimestre de l’année 2021. Au Sénégal, par rapport au trimestre précédent (12 579 entreprises ont été enregistrées, contre 21 017). Les entreprises créées sont essentiellement individuelles (+77,3%). Par rapport à la même période de l’année dernière, le nombre d’entreprises créées augmente de 6,7%. Au Togo, au troisième trimestre 2021, ce sont 3 495 entreprises qui ont été enregistrées, contre 3 224 au trimestre précédent, soit une hausse de 8,4%. Par rapport à la même période de l’année 2020, le nombre d’entreprises enregistrées progresse de 0,8%.