Jusqu’ici sans remède officiel, le coronavirus est annoncé faiblir sous l’effet de la chloroquine. Ce médicament antipaludique qui a ressuscité l’espoir en Chine, et qui est en train de faire pareil en Europe, se fait grand allié des Etats africains touchés par le Covid-19, surtout dans les pharmacies béninoises où la cession est suspendue.
Sylvestre TCHOMAKOU
Autrefois utilisée contre le palud, la Chloroquine avec l’avènement de la pandémie du coronavirus, a fait son grand come-back en Asie, en Europe, aux Etats-Unis et même en Afrique. Révélé être à 90% efficace contre le Covid-19 par des chercheurs chinois, français et bien d’autres, ce médicament est pour l’heure, le miracle contre le mal du siècle. Après de premiers essais prometteurs menés auprès de 24 patients positifs au Covid-19 à l’hôpital de la Timone à Marseille, l’hydroxychloroquine fait partie des quatre traitements expérimentaux qui seront évalués dans le cadre de l’essai clinique européen Discovery. Selon le Professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, les résultats seraient encore plus prometteurs en associant l’hydroxychloroquine avec de l’azithromycine, un antibiotique souvent prescrit contre les surinfections bactériennes des bronchites. « Nous savions déjà que la chloroquine était efficace in vitro contre ce nouveau coronavirus et, l’évaluation clinique faite en Chine l’a confirmé », déclare Didier Raoult dans une video qu’il a partagée sur « Youtube ». « Finalement, enchaîne-t-il, cette infection est peut-être la plus simple et la moins chère à soigner de toutes les infections virales ». Mieux, à l’en croire, la dose de 500 milligrammes par jour pendant 10 jours permettrait de diminuer la charge virale des patients et le risque de contamination secondaire. Ces résultats viennent ainsi conforter ceux des chercheurs chinois qui, au plus fort de l’épidémie, ont réalisé une étude sur 100 patients en Chine, et sont arrivés à la conclusion selon laquelle la chloroquine est efficace contre le virus. En ce sens, précisent-ils selon le site d’informations « Topsante », qu’elle peut « contenir l’évolution de la pneumonie, améliorer l’état des poumons, pour raccourcir la durée de la maladie et permettre au patient de redevenir négatif au virus ». De son côté, l’Etat américain n’a pas tardé à prendre un décret rendant officiel la chloroquine pour le traitement du Covid-19 aux USA. Des faits qui dans la mesure actuelle des choses, donnent du crédit à ce remède qui existait avant le coronavirus. Mais du côté des Etats africains, en dépit de ses solutions simples, les grandes leçons peinent à être assimilées.
L’Afrique se met au pas
Même si pour l’heure, soigner le Covid-19 n’est pas prescrit par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), dans certains Etats africains, c’est le remède le plus convoité. Pendant que dans des Etats tel que la France, le maire de Nice, Christian Estrosi que l’on sait atteint du coronavirus, a annoncé dans le quotidien « La Provence » qu’il avait obtenu que le CHU de Nice soit approvisionné en antipaludique « pour mettre en place le protocole du professeur Didier Raoult avec le consentement des familles », en Afrique, la dynamique est tout autre. Les Etats touchés dans leur ensemble, en attendant des remèdes officiels, ont aussi opté pour la chloroquine. Pour le cas du Bénin, les pharmacies sont sommées pour l’heure, de « suspendre la cession de toutes les spécialités et génériques d’Azithromycine et d’Hydroxychloroquine comprimé pour adulte… et de faire parvenir, sans délai,… le point des stocks disponibles des médicaments concernés.». C’est ce qu’a décidé la direction générale de l’Agence Béninoise de Régulation Pharmaceutique à travers la lettre circulaire n°001/MS/ABRP/SA, signée du Dr Yossounon Chabi. En attendant un vaccin officiel, l’expérimentation de la chloroquine suit ainsi son cours dans les divers pays de la carte rouge du Covid-19.