Je parie que c’était par principe que le ministre des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop avait été dépêché auprès de certains présidents de l’instance sous-régionale pour leur soumettre les conclusions des assises nationales de la refondation du Mali.
Les dirigeants de la transition savaient pertinemment qu’évoluant pratiquement sous les injonctions de la France, les dirigeants ouest-africains n’auraient guère d’oreilles pour écouter la pertinence des arguments qui leur seront servis. En témoignent la condescendance et la suffisance avec lesquelles un président comme Alassane Ouattara a reçu la délégation malienne au point même de qualifier de « plaisanterie » la stratégie élaborée par ce pays pour redonner au Mali le visage d’un État sereinement construit.
Ainsi donc ce dimanche, ils se sont retrouvés à Accra au Ghana pour tenter de noyer définitivement le poisson Mali. Gel des actifs du pays à la BECEAO, retrait des ambassadeurs, fermetures des frontières et que sais-je encore! Il serait intéressant de recueillir la réaction des autorités maliennes, mais toujours est-il que suffisamment averties, celles-ci prennent déjà appui sur l’Algérie, un allié de taille qui, bien que ne faisant pas partie de la CEDEAO, se montre particulièrement solidaire du peuple malien. Ne dit-on pas souvent que c’est dans le malheur que l’on connaît les bons amis? Il reste donc à ce pays, la ferme décision de sortir de ce syndicat de chefs d’États, de frapper sa propre monnaie et la vie continue. Dans ma culture il est souvent dit qu’un garçon ne meurt pas deux fois. En avant l’audace de prendre en main le destin du Mali.
Luc Abaki