Présentée pour la première fois par le président chinois Xi Jinping en septembre 2021, « l’initiative de développement mondial » mobilise plus que jamais les pays autour des questions d’actualité. A l’occasion du Forum de développement mondial tenu à Beijing (Chine) le lundi 04 juillet 2022, les dirigeants du monde ont appelé à de nouveaux engagements pour contrer la pauvreté croissante.
Sylvestre TCHOMAKOU
Face à l’insécurité alimentaire mondiale et à la pauvreté croissante, la Chine s’inscrit dans la dynamique d’actions concertées pour le bien-être des populations. Après l’annonce en septembre 2021 de « l’initiative de développement mondial » axée sur huit (08) domaines prioritaires, des représentants de 60 pays, des décideurs et organisations internationales ont réfléchi, durant deux jours, sur les défis en matière de système alimentaire mondial.
Déroulée autour du thème « Développement mondial : mission et contributions communes », cette rencontre a été l’occasion pour le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Gilbert Houngbo, de souligner l’importance de construire des systèmes alimentaires mondiaux résilients pour assurer la sécurité alimentaire face aux multiples crises qui se chevauchent. Intervenant à la cérémonie inaugurale du forum au nom du groupe de réflexion et des médias, l’ex premier ministre togolais Gilbert Houngbo, tout en saluant la complémentarité et les synergies entre l’Agenda 2030 des Nations unies sur les ODD et l’Initiative de développement mondial (IDM) proposée par le président Xi Jinping, a rappelé que les voies vers les Objectifs de développement durable sont confrontées à de nouveaux défis et exacerbés. « Les systèmes alimentaires mondiaux, souligne-t-il, font face à une pression sans précédente et, par conséquent, l’un des problèmes les plus urgents auxquels la communauté internationale est confrontée est la montée dévastatrice de la faim et la détérioration dramatique de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays ».
Accompagner les petits agriculteurs
Dans ce contexte, l’urgence à l’en croire, est d’engager des initiatives susceptibles de renouveler les efforts en faveur des Objectifs de développement durable (ODD) par le biais de partenariats régionaux et mondiaux, de la mobilisation des ressources et de la sensibilisation sont nécessaires de toute urgence. Selon lui, parallèlement, les petits agriculteurs sont aux prises avec de graves difficultés avec la hausse spectaculaire des prix des engrais. Tandis que l’accès aux marchés et à des prix équitables pour les produits de ces agriculteurs représente un défi ; « la preuve est que même avant la crise actuelle, les petits agriculteurs percevaient en moyenne seulement 6,5 centimes pour chaque dollar d’aliments qu’ils produisent ».
Pour y remédier, « à court terme, une action rapide est nécessaire pour garantir que les petits agriculteurs puissent continuer à produire pour les marchés locaux. Cela signifie qu’il faut leur fournir les intrants essentiels, les moyens pour stocker et transporter leurs produits, ainsi que des systèmes d’information sur les marchés, dont des systèmes numériques. C’est ce que fait le FIDA avec son initiative de réponse aux crises. À long terme, un soutien est nécessaire pour les petits agriculteurs et les petites et moyennes entreprises qui les relient aux services et aux marchés essentiels », a-t-il adressé. Le Président du FIDA, devant les représentants des différents pays, a également mentionné la nécessité de rendre les systèmes alimentaires résilients au climat, ce qui est particulièrement important pour les petits agriculteurs qui reçoivent moins de 2 % du financement climatique mondial. « Grâce aux efforts et initiatives nationaux, régionaux et mondiaux tels que GDI, et à la mise en place des bonnes synergies, la trajectoire actuelle peut être inversée et l’Agenda 2030 avancer avec un nouvel élan », a-t-il assuré. Il est à préciser que le forum a été parrainé par le Bureau d’information du Conseil des Affaires d’État et co-organisé par l’Académie des sciences sociales de Chine, le Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d’État et China Media Group.