Les stocks de clôture mondiaux du sucre en 2022/2023 de-vraient baisser de 13% par rapport à l’année précédente et de 23% par rapport à il y a deux ans, a prévenu Gro Intelli-gence, la plateforme internationale du climat et de l’agriculture. Les vagues de chaleur européennes de cet été qui ont fortement pesé sur la production de betteraves sucrières de la France ont considérablement contribué à cette baisse.
La France est le premier producteur européen de betteraves sucrières – une matière première majeure pour le sucre blanc – et l’un des principaux producteurs mondiaux de betteraves su-crières, derrière la Russie et les États-Unis, a souligné Gro.
« Des conditions de croissance défavorables ont affecté la France pendant la période de croissance clé de la récolte, et les agriculteurs français, qui ont terminé la récolte plus tôt que d’habitude au quatrième trimestre, sont confrontés à une ré-duction de 7% de la production et du rendement pour 2022/23 », a expliqué Gro.
Depuis un certain temps, le vieux continent fait face à des sé-cheresses pires depuis 500 ans, selon le Centre commun de recherche de la Commission européenne.
A en croire les experts, cette année, les précipitations ont été moins élevées que d’habitude et que l’humidité du sol est défi-citaire, ce qui signifie que la végétation et les cultures sont gravement affaiblies par le manque d’eau.
Pertes de production
En France, les agriculteurs sont devenus de plus en plus habi-tués à la sécheresse sévère et aux pertes de production qui en découlent ces dernières années. Plus récemment, les rende-ments en 2020/21 ont chuté de 26% par rapport à la saison précédente dans des conditions de sécheresse, indique Gro.
En Afrique, la région qui compte pour environ 6% de la produc-tion mondiale de sucre, dont la moitié est concentrée dans les pays membres du COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa), les agriculteurs continuent de faire face à des problèmes liés à de faibles précipitations, des dégradations des sols ou des inondations.
En effet, la canne à sucre étant une culture qui ne supporte ni le manque d’eau ni même l’excès de l’eau, au cas où l’une de ces deux conditions venaient à s’empirer, la production du sucre devrait en pâtir.
Ceci pourrait être l’une des causes du déficit de production que connaît l’Afrique dans ce secteur. Le continent ne produit que près de 10 millions de tonnes par an, et pourtant les besoins des populations africaines en sucre sont estimés à 18 millions.
Il y a donc un déficit de 8 millions de tonnes par an.
J.D.C.