Après le bilan de la campagne cotonnière 2018-2019, l’United States Department of Agriculture (USDA) a fait des prévisions sur la production de coton en Afrique de l’Ouest. Pour le Bénin, l’institution projette une poursuite de progression allant à 850.000 tonnes au titre de la campagne cotonnière 2019-2020.
Félicienne HOUESSOU
Un nouveau rebond est anticipé pour la production de coton au Bénin. La douzième réunion du bilan du Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA), qui s’est déroulée la semaine dernière à Cotonou au Bénin, a été l’occasion d’envisager les objectifs pour la campagne 2019-2020.« Si les objectifs de production se réalisent, et notamment les conditions météorologies le permettent, la production des six membres du PR-PICA pour la campagne 2019/20 progresserait de près de 38% pour atteindre 3,422 millions de tonnes. Le Bénin et le Mali poursuivraient sur leur lancée d’accroissement de la production observée ces dernières années tandis que le Burkina Faso doublerait quasiment sa production », informe le site d’information agricole http://www.commodafrica.com. Ainsi, la production du Bénin au titre de la prochaine campagne est estimée à 850.000 tonnes au lieu des 720.000 tonnes de la campagne 2018-2019. La superficie à emblaver pourrait évoluer de 656.000 hectares pour atteindre 700.000 hectares la prochaine campagne.
Pour la campagne 2019-2020, le ministre Gaston Dousshoui a annoncé faire une performance. « Chaque année, depuis 2016, nous connaissons une augmentation de 150 mille tonnes », a-t-il indiqué. Cette ambition est soutenue par les producteurs à travers leurs responsables à divers niveaux qui promettent de dépasser leurs performances actuelles. Pour ce faire, le ministre a rassuré que toutes les mesures seront prises pour tenir le pari. « Toutes les mesures sont déjà prises pour la prochaine campagne. Les intrants sont disponibles et la formation des tractoristes a été faite récemment », a-t-il signalé. A l’en croire le Bénin compte passer de 1,2 tonne à 1,4 tonne à l’hectare. « C’est la densification de la production. Pour cela, il faut préparer les sols », a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a dévoilé que l’autre ambition du gouvernement, c’est la transformation du coton produit au Bénin. « Nous prenons les dispositions pour réhabiliter les industries textiles chez nous », a-t-il annoncé. Cela passera par la filature à travers la fabrication des tissus, des serviettes et autres. Selon l’USDA, la production de l’or blanc connaitra au plan régional, une hausse de 12% des superficies à 1,56 million d’hectares par rapport à 2018-2019 et une progression de la production de 17% à 2,83 millions de balles de fibre de coton et des exportations de 2,79 millions de balles dans trois pays producteurs : le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal.
Une augmentation des prix du coton au plan régional
Au Burkina Faso, tombé à la quatrième place des producteurs africains avec une chute de 28% de la production en 2018/19 à 436 000 tonnes,le prix bord champ du coton a été fixé à 265 FCFA/kg pour la campagne 2019/2020, soit 15 FCFA de plus qu’un an plus tôt. Cette augmentation fait partie d’un ensemble de décisions visant à remotiver les exploitants et à donner un nouvel élan à la production après une saison 2018/2019 marquée par une chute de la récolte.Chez le premier producteur africain, le Mali, le prix est orienté à la hausse de 255FCFA à 275 FCFA. Pour le moment, il faut noter que le prix du coton premier choix au Bénin reste fixé à 265 FCFA /kg et 215 FCFA /kg pour le deuxième choix.La commercialisation du coton graine campagne 2018-2019 se poursuit dans de bonnes conditions.Le cumul de coton stocké par les égreneurs est de près de 154 000 tonnes contre 63 000 tonnes au titre de la campagne précédente. Ce résultat est dû à l’amélioration du tonnage égrené par jour et à l’augmentation du coton stocké par jour. Ainsi, les camions ne font pas plus de 10 jours devant les usines qui tournent à plein régime.