Le Bénin, le Niger et le Nigeria travaillent à trouver des solutions pour endiguer la contrebande du riz qui fait grincer des dents au géant voisin de l’Est. Ainsi, une réunion de haut niveau entre les trois pays est en cours de préparation.
Dans le but de maintenir des relations de paix entre eux, le Nigéria, le Bénin et le Niger ont convenu de se rencontrer afin d’aborder le problème de la contrebande du riz dans les trois pays. L’ambassadrice du Bénin au Nigeria, Paulette Yekpe, a déclaré que la réunion tripartite proposée par le Nigéria, le Niger et le Bénin établirait un cadre pour lutter contre la contrebande de riz. Mme Yekpe a tenu ces propos lors d’une conférence de presse lundi 06 août 2018 à Abuja en marge des activités marquant le 58ème anniversaire de l’indépendance du Bénin. La diplomate a déclaré aux médias nigérians que la contrebande du riz et d’autres produits menaçait les relations entre les deux pays. Bien que le protocole de la Cedeao ait ouvert la voie à la libre circulation des citoyens dans la sous-région, l’intégration régionale devrait être renforcée pour lutter contre la contrebande de riz. Selon Pauline Yekpe, le Nigéria et le Bénin ont toujours collaboré pour renforcer la sécurité frontalière entre les deux pays. Elle a donc exprimé sa détermination à renforcer la collaboration entre les deux pays afin de lutter contre la contrebande illégale de riz au Nigéria. « Le Nigeria et le Bénin ont des liens historiques avec plus de 800 km de frontières terrestres ; peu importe le nombre de douaniers que nous mettons à notre disposition, nos frontières seront toujours poreuses. Le Bénin, le Nigeria et le Niger ont décidé de se rencontrer, en se basant sur ce qui se passe ces jours-ci en parlant de contrebande de riz », a indiqué la patronne de la diplomatie béninoise au Nigeria avant d’ajouter que « quand les gens viennent dans notre pays à cause de la Cedeao, nous ne pouvons pas les rejeter… la Cedeao nous avait condamnés à une amende… Ce que ces gens disent, c’est que nous voyageons au Niger et une fois qu’ils sont quelque part à Bardi, ils vont à Kebbi, Kano… » et pour faire face à cette contrebande du riz « nous avons donc décidé d’organiser une réunion tripartite avec le Niger, le Nigeria et le Bénin pour discuter et trouver un moyen de lutter contre la contrebande de riz » a fait savoir aux médias nigérians Mne Yekpe pour qui la date de la réunion tripartite n’est pas encore fixée. Des discussions sont en cours pour l’organiser afin de ramener le problème de la contrebande du riz au strict minimum. Elle a toutefois exhorté les gouvernements des trois pays à sensibiliser davantage leurs citoyens aux dangers de la contrebande, afin d’éviter que ces personnes ne soient victimes de tels actes.
Des relations plus profondes pour lutter contre la contrebande
Dans un entretien séparé, le sénateur Ita Enang, assistant spécial principal du président Buhari chargé des affaires de l’Assemblée nationale, a déclaré que les relations entre le Nigéria et le Bénin devaient être plus profondes pour lutter contre la contrebande. « Nous avons eu des problèmes avec le commerce illégal de riz et d’autres produits importés de la République du Bénin. Je pense que cela a été bien mené d’une manière qui ne nous empêche pas de dire ce que fera le Nigeria? C’est plutôt causé par quelques-uns de nos hommes d’affaires. Le gouvernement de la République du Bénin s’est intéressé à faire en sorte que le commerce entre les deux pays soit très important, car nous sommes les meilleurs voisins ». Il a déclaré que l’administration dirigée par le président Muhammadu Buhari ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lutter contre la contrebande, la criminalité transfrontalière et transnationale. Il a indiqué que la porosité des frontières entre les deux pays contribuait aux crimes transnationaux et rassure le Bénin du soutien du gouvernement fédéral nigérian en matière de sécurité, pour lutter contre la contrebande. Le président nigérian, Muhammadu Buhari, et son homologue béninois, Patrice Talon, se sont mis d’accord ce 25 juillet 2018 sur l’impératif de la création d’un Comité conjoint pour lutter contre la contrebande de produits de base, notamment le riz.
Joël YANCLO