Dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), une enquête auprès des chefs d’entreprise montre qu’au Bénin en février 2019, dans le secteur des Bâtiments et travaux publics (BTP), il y a eu un accroissement de nouveaux chantiers.
Abdul Wahab ADO
Il y a une augmentation de nouveaux chantiers dans le secteur des Bâtiments et travaux publics. Au cours du mois de février 2019, l’enquête auprès des chefs d’entreprise de l’espace Uemoa indique l’accroissement des nouveaux travaux au Bénin et la reprise des chantiers dans la plupart des pays de l’Uemoa ont exercé un effet modérateur. Selon la note mensuelle de conjoncture économique de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), dans les pays de l’Uemoa à fin février 2019, l’enquête menée auprès des opérateurs économiques fait état d’une dégradation de l’activité dans le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP), en relation avec la diminution de nouveaux chantiers (construction des infrastructures) dans tous les pays de l’Uemoa, à l’exception du Sénégal et du Bénin, et la détérioration des conditions d’approvisionnement en Côte d’Ivoire et au Mali. En outre, les interruptions de chantiers ont augmenté. Cette situation, couplée avec le renchérissement de l’exploitation et la persistance des déficits antérieurs, s’est soldée par une trésorerie déficitaire. Selon les opinions des chefs d’entreprise, la conjoncture économique en février 2019 a poursuivi sa progression, mais à un rythme plus faible dans le secteur des services marchands. Le volume global des prestations s’est accru ainsi que celui des commandes en provenance de tous les compartiments du marché. L’indicateur du climat des affaires dans ce secteur s’établit à 101,9 points, supérieur à sa moyenne de long terme, traduisant le maintien de l’activité en phase d’expansion. Cette tendance s’est généralisée à l’ensemble des pays de l’Union, à l’exception du Bénin et du Togo où l’indicateur du climat des affaires dénote une baisse de l’activité. La gestion financière des entreprises reste aisée, en liaison avec les encaissements suffisants et les marges antérieures de trésorerie. En glissement annuel, le rythme de progression de l’activité des services marchands a augmenté. En effet, le taux de croissance de l’indice du chiffre d’affaires dans le secteur s’est accru, passant de 3,4% en janvier à 6,9% en février 2019. Cette évolution est imputable à la hausse des prestations dans tous les pays de l’UEMOA, à l’exception du Burkina et du Mali, affectés par les incertitudes liées à l’insécurité. L’intermédiation financière n’est pas épargnée. Le chiffre d’affaires a connu un ralentissement, passant d’une hausse de 12,0% en janvier à 10,0% en février 2019. En particulier, au Mali, la baisse du chiffre d’affaires est également liée au sous-secteur des télécommunications. La note mensuelle de conjoncture indique qu’au total, le moral des entreprises du secteur est au plus bas niveau depuis septembre 2018, en passant de 101,5 points en janvier à 97,9 points en février 2019. Ile rapport de la Bceao précise que les indicateurs récents de conjoncture indiquent une évolution contrastée de l’activité économique du mois de février 2019. La production industrielle et le volume des prestations des services marchands se sont renforcés, tandis que les bâtiments et travaux publics ainsi que les activités commerciales sont en perte de vitesse. L’indice de la production industrielle, corrigé des variations saisonnières (CVS), a augmenté d’un mois à l’autre (+3,4%), après un repli de 0,6% le mois précédent. L’évolution de l’activité industrielle tient principalement à la hausse des activités manufacturières et extractives. Le recul de la production de l’énergie a exercé un effet modérateur. La progression des activités manufacturières est attribuable essentiellement à la hausse de la fabrication de produits alimentaires, des ouvrages en métaux et des produits métallurgiques de base, atténuée par la baisse des textiles, des autres produits minéraux non métalliques, ainsi que des produits pétroliers raffinés et chimiques. Le regain de dynamisme des activités manufacturières a été noté au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Niger et en Guinée-Bissau, atténué par une baisse observée au Togo et au Mali. Par ailleurs, le rapport de la Bceao vient confirmer l’état de réalisation des travaux publics dans l’espace Uemoa.