L’économie béninoise a enregistré en 2018 un excédent de 196,9 milliards FCFA de sa balance des paiements contre un déficit de 118,3 milliards FCFA en 2017.
Joel YANCLO
La balance des paiements est un document comptable qui retrace l’ensemble des règlements entre deux ou plusieurs autres pays, tandis que la balance commerciale, une composante de la balance des paiements, fait ressortir le solde des importations et des exportations de marchandises. Au Bénin, les entrées nettes de capitaux ont favorisé un excédent de la balance des paiements en 2018. A en croire les données rapportées par SIKA FINANCE, l’économie béninoise a enregistré en 2018 un excédent de 196,9 milliards FCFA de sa balance des paiements contre un déficit de 118,3 milliards FCFA en 2017. Selon cette même source, cette forte amélioration de la balance globale s’explique par des entrées nettes de capitaux au titre des comptes de capital et financier. En effet, le compte du capital du pays a affiché un excédent de 127 milliards FCFA en 2018, en amélioration de 13,1 milliards FCFA par rapport à celui de l’année précédente, en lien avec les transferts de capital des autres secteurs. Quant au compte financier, l’excédent s’est élevé à 661,2 milliards FCFA en 2018 après 303,6 milliards FCFA en 2017, sous l’impulsion notamment de l’augmentation des tirages extérieurs de l’administration publique. A l’opposé, cet important excédent généré par le compte du capital et le compte financier a été atténué par l’énorme déficit du compte courant qui s’est établi à -591,4 milliards FCFA en 2018 contre -539,7 milliards FCFA en 2017, causé par les déficits des comptes des biens et des revenus primaires. De fait, le déficit affiché par le solde des transactions courantes est causé à la fois par le déficit commercial du pays et celui des revenus primaires, en liaison avec des paiements d’intérêts de la dette. Cet excédent de la balance des paiements du Bénin pourrait entraîner un accroissement de la quantité de monnaie en circulation dans le pays, indique SIKA FINANCE.
La situation en 2017
En 2017, les échanges extérieurs du Bénin se sont déroulés dans un contexte international en phase d’amélioration, marqué par une demande plus vigoureuse et un redressement des cours des matières premières. Au plan interne, la dynamique économique s’est traduite par la réalisation d’un taux de croissance estimé à 5,8% contre 4,0% en 2016. Le solde global de la balance des paiements s’est ressenti de cet environnement, en affichant un déficit de 118.287,1 millions en 2017 contre 168.012,8 millions, une année plus tôt.
Le déficit structurel de la balance des transactions courantes s’est accentué en ressortant à 539.779,3 millions en 2017, contre 479.648,3 millions l’année précédente. Cette évolution s’explique par une hausse du déficit de la balance des biens, dont les effets ont été modérés par la diminution des déficits des services et du revenu primaire, couplée à la consolidation de l’excédent du compte de capital. En effet, le déficit de la balance des biens s’est aggravé de 97.754,0 millions par rapport à 2016, en liaison avec une progression des importations de produits alimentaires. La hausse des importations a nourri la réexportation non officielle vers le Nigeria, en dépit des mesures en vigueur dans ce pays interdisant l’entrée de produits réexportés à partir du Bénin. En revanche, le déficit des services nets s’est légèrement résorbé de 39.263,6 millions par rapport à l’année précédente, en s’affichant à 145.368,6 millions.
Cette amélioration est à mettre en relation avec le recul des cours du pétrole sur les marchés internationaux. En ce qui concerne le revenu primaire, son déficit s’est réduit de 3.942,3 millions pour se situer à 18.456,1 millions en 2017, malgré une hausse de 1.558,4 millions du déficit du revenu des investissements. Le déficit du revenu des investissements est passé de 17.534,8 millions en2016 à 19.093,2 millions en 2017. Son augmentation est imprimée par la progression des dividendes payés au titre des investissements directs reçus. Quant aux intérêts versés sur la dette publique, ils ont progressé pour se situer à 60.878,0 millions en 2017. Par ailleurs, l’excédent du revenu secondaire est ressorti à 118.612,0 millions, sous l’effet des appuis budgétaires reçus par les administrations publiques et des envois de fonds destravailleurs. L’excédent du compte de capital s’est également consolidé de 32.316,6 millions, en ressortant à 113.884,9 millions au cours de l’année sous revue contre 81.568,3 millions en 2016, en liaison avec une augmentation des transferts en capital au profit des administrations publiques.
Dans ces conditions, l’exécution des échanges avec l’extérieur s’est soldée par un besoin de financement de 425.894,4 millions partiellement couvert par les opérations financières. Le compte financier affiche ainsi un passif net de 303.620,0 millions. S’agissant de la Position Extérieure Globale (PEG), elle dégage un passif financier net de 1.877.972,9 millions au 31 décembre 2017 contre 1.552.001,3 millions au 31 décembre 2016. Les variations nettes induites par les autres changements d’actifs et de passifs se sont élevées à 23.898,7 millions, imputables essentiellement aux évolutions du taux de change entre le franc CFA et les principales devises étrangères, en particulier le dollar américain.