Les experts du Ministère de l’Économie et des Finances et du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance renforcent les capacités des députés de la 9è législature. Cet atelier thématique se déroule du 28 au 30 avril 2025 à Grand-Popo, avec pour objectif d’imprégner la représentation nationale du contenu du projet de loi communautaire portant règlementation de la microfinance.
Belmondo ATIKPO
Le projet, inscrit à l’ordre du jour de la première session ordinaire (en cours) de l’année à l’Assemblée nationale, suscite l’intérêt des députés qui souhaitent en maîtriser les contours. Pour cela, ils participent à un atelier de trois jours (du 28 au 30 avril 2025) à Grand-Popo. Selon le directeur général de l’ANSSFD, Philippe Dahoui, durant ces trois jours, les équipes du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance s’engagent à fournir aux députés et aux parlementaires « toutes les informations et clarifications par des communications ». Ces informations, précise-t-il, permettront aux participants « de s’approprier les leçons apprises de l’ancienne loi (actuellement en vigueur), mais aussi d’appréhender les enjeux, implications, opportunités et obligations de la nouvelle loi uniforme pour une transition harmonieuse vers une microfinance plus résiliente et performante ».

Il a indiqué qu’une bonne compréhension des enjeux de cette nouvelle loi est essentielle, car aujourd’hui, ce secteur fait face à des défis majeurs tels que « la viabilité des institutions, l’innovation financière, la couverture géographique du pays, la protection des clients et des épargnants ». C’est pourquoi, affirme Philippe Dahoui, la nouvelle loi uniforme sur la microfinance, adoptée le 21 décembre 2023 par le Conseil des ministres de l’UEMOA, vise à renforcer le cadre réglementaire et à assurer une meilleure gouvernance des institutions de microfinance.
Dans son discours d’ouverture, Gérard Gbénonchi, représentant du président de l’Assemblée nationale, a souligné que « la microfinance, autrefois simple outil de proximité, est devenue un levier stratégique du développement ». Mais pour être efficace, elle doit reposer sur un socle juridique solide, moderne et protecteur. « La loi en vigueur dans notre pays depuis 2012 a permis de réguler les activités de ce secteur et les résultats sont bien élogieux », a fait remarquer le président de la commission des Finances et des échanges de l’Assemblée nationale. Mais, ajoute Gérard Gbénonchi, à l’épreuve du temps, « des réalités économiques nouvelles ont émergé et quelques insuffisances ont été notées dans l’application de cette loi ».

Cela a conduit le gouvernement à initier un nouveau projet de loi crucial portant réglementation de la microfinance en République du Bénin. L’atelier, précise-t-il, vise à informer plus amplement les députés ainsi que les personnels d’appui des commissions saisies de ce projet de loi, sur les faiblesses de la loi en vigueur dans son application. Il permettra également d’entretenir les participants sur les défis et enjeux de résilience, d’inclusion financière et de financement des économies. Au cours des travaux, les participants auront droit à la présentation des innovations du projet de loi afin d’analyser l’impact des réformes sur la vie des populations. Il a formulé le vœu que les échanges soient « francs, constructifs et surtout orientés vers l’intérêt général ».