Le secteur des assurances en Afrique est confronté à des difficultés comme tout autre secteur, lesquelles posent des défis à certains tout en offrant des opportunités d’affaires à d’autres, a souligné Price waterhouse coopers (PWC), une agence multinationale d’audit et conseil basée à Londres.
Issa SIKITI DA SILVA
Au Bénin, un pays où une multitude de consommateurs n’a pas une assurance, le secteur a connu des hauts et des bas pendant plusieurs années. Mais il semble montrer des signes de progrès significatifs. En effet, au Bénin, le marché des assurances a réalisé un chiffre d’affaires de 50,3 milliards FCFA en 2016, soit une hausse de 7,7% par rapport à 2015, selon les données fournies par la Direction générale des affaires économiques (DGAE). Cependant, sa contribution à l’économie nationale reste minimale.
«Le secteur des assurances en Afrique reste l’une des plus perturbées, mais elle continue d’innover et de s’adapter pour tirer parti des nombreuses opportunités qui émergent. Malgré cela, le marché des assurances en Afrique reste l’un des moins pénétrés au monde et les possibilités de croissance sont énormes », a indiqué PWC Afrique dans un rapport de septembre 2018.
Défis et enjeux
Le secteur béninois souffre encore de plusieurs insuffisances dont principalement une domination du marché par la branche Incendie, accident et risques divers (IARD) au détriment de la branche vie, déplore le Centre d’analyses des politiques de développement (Capod).
En plus, le faible pouvoir d’achat de la population n’est pas de nature à permettre à une grande partie de souscrire aux polices d’assurance, surtout aux produits liés à l’assurance vie. Le Capod s’en prend aussi à la faible pénétration du secteur dans l’économie nationale, la lenteur dans le processus de règlement des sinistres et la très faible contribution au financement de l’investissement et aux recettes fiscales de l’Etat.
« L’assurance ? C’est pour les riches qui possèdent de grands business, de belles maisons, des véhicules de luxe et des choses comme des bijoux, qu’ils assurent en cas d’accidents ou d’incendies. Moi, je vais assurer quoi ? Cette petite voiture et cette moto ? C’est pour gaspiller de l’argent », affirme Philipe Ahouanye, un résident de Cotonou. A sa suite, un autre consommateur agite l’argument des faibles revenus. « L’assurance est très importante et j’aimerais vraiment assurer ma vie et mes biens et même ma maison mais leurs produits sont trop chers. Avec mes petits moyens, je ne pense pas que je serais en mesure de le faire », renseigne Richard Zannou.
Que faire ?
Pour contribuer au développement du secteur au Bénin, le Capod lance un appel solennel aux assureurs afin qu’ils intensifient leurs politiques de communication, et proposent de nouveaux produits adaptés aux besoins des populations en termes de garantie, de distribution ou de facilité d’accès et de prix adapté.
D’autre part, le Capod appelle aussi les assureurs à augmenter leurs parts de marché en menant des actions pour conquérir progressivement une partie de la population qui n’a pas encore souscris aux services d’assurance autres que le service ‘’Assurance véhicule’’.
Dans ce cas, souligne-t-il, des actions peuvent être menées à l’endroit de certaines catégories de la population dont les revenus ont connu une certaine amélioration (cas des enseignants du secondaire et du supérieur) avec des produits adaptés à leurs besoins. De même, il faut améliorer la qualité des services par une accélération de la cadence de règlement des sinistres et une amélioration de l’assistance aux victimes.
Nouvelles technologies
Pour sa part, PWC a souligné que les nouvelles technologies offrent aux assureurs des outils puissants leur permettant de mieux comprendre les besoins et attentes des clients grâce aux capacités d’exploration de données et à l’intelligence artificielle.
La technologie, en particulier les téléphones mobiles, les médias sociaux et l’analyse de données sont considérés comme les principaux outils permettant d’accroître l’accès à de nouveaux clients, à un coût réduit, et d’analyser les données comportementales afin de concevoir de nouveaux produits plus appropriés.
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