Les entreprises béninoises à l’instar de celles des autres nations, font face à des difficultés issues de la gestion de la pandémie du coronavirus. En vue de les aider à trouver des voiEs et moyens pour solutionner divers problèmes, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) a consacré le numéro 5 du ‘’Café numérique’’ au recouvrement des créances en cette période critique.
Falco VIGNON
La rencontre avec les opérateurs économiques béninois qui s’est déroulée par visioconférence, le vendredi 22 mai 2020 a permis au professeur agrégé des facultés de droit, Mayatta Ndiaye Mbaye, de renseigner ceux-ci sur les différentes stratégies à adopter pour entrer en possession des créances qui leur sont dues. A en croire l’expert dépêché par la CCIB, qui occupe le poste de directeur général de l’Ecole régionale supérieure de la magistrature (Ersuma), une institution de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), l’appréciation de la politique de recouvrement doit se faire au cas par cas. Mayatta Ndiaye Mbaye conseille de tenir compte non seulement de l’historique des relations pour décider, mais aussi du secteur d’activités. De même, pour l’entreprise débitrice, la meilleure attitude à adopter est le règlement des dettes à temps afin de bénéficier de bonnes conditions auprès du fournisseur à la fin de la crise. Cependant, ne sachant avec précision quand arrivera la fin de la crise, et se retrouvant face à une diminution constante des actifs, cette entreprise ne doit pas chercher à se défendre mais plutôt à survivre. D’où la nécessité d’explorer une solution avec le créancier, et ceci, par la demande de moratoire et la médiation, entre autres. Aussi, l’entreprise créancière peut-elle user des moyens de recouvrement conventionnels comme la compensation, selon le conférencier. Car, a-t-il rappelé, la crise sanitaire observée depuis quelques mois crée des difficultés financières autant pour les entreprises débitrices que pour les créanciers. « La période de crise sanitaire comme celle du Covid-19 provoque la prise de mesures de restriction du droit d’agir et de restriction de la règle de droit elle-même », a conclu le conférencier. En conséquence, on note, selon Mayatta Ndiaye Mbaye, l’inactivité, le ralentissement voire l’arrêt des activités, la baisse drastique des chiffres d’affaires des entreprises, la perte de gains probables et la vulnérabilité des débiteurs.
Le ‘’Café numérique’’ de la CCIB est un rendez-vous virtuel qui se tient chaque vendredi. C’est une initiative qui cadre avec la vision du bureau exécutif de l’institution consulaire dirigée par Arnauld Akakpo. Depuis l’avènement de ce dernier, la CCIB s’est inscrite dans la dynamique de l’assistance aux entreprises. Un projet qui se concrétise jour après jour pour le bonheur des entrepreneurs béninois.