La France pourrait désormais se positionner pour orienter ses investissements vers l’Afrique. A l’occasion de la conférence “Ambition Africa” à Paris le 30 octobre 2019, Tony O. Elumelu, le Promoteur de la Fondation Tony Elumelu et Président du Groupe United Bank for Africa (UBA) a invité les investisseurs français à se tourner vers les PME africaines pour profiter des opportunités de la région et, de ce part, participer à son développement.
Félicienne HOUESSOU
Les Petites et moyennes entreprises (PME) sont au cœur du processus de développement des économies africaines. Leur contribution au dynamisme du tissu économique africain est d’autant plus qu’elles représentent 90% des sociétés privées et embauchent 70% de la population rurale. En dépit de tout ceci, les PME africaines n’ont historiquement pas accès au financement, et cela est susceptible d’être aggravée par les effets de la crise financière et économique sur le continent. Afin de pallier cette difficulté du secteur privé africain, Tony Elumelu a déclaré face aux investisseurs mondiaux réunis à Paris, que c’est maintenant le bon moment pour investir en Afrique et dans les PME africaines. Selon lui, les Africains n’ont pas besoin d’aide, mais plutôt d’investissements. Car, dira-t-il : « les capitaux privés constituent une positive force de développement en Afrique. Nous avons une nombreuse population de jeunes, enthousiastes et novateurs. Ils cherchent des solutions aux problèmes de leurs communautés, mais sont limités par l’accès aux capitaux et aux investissements, au mentorat et à la formation. Bien géré, ce type d’investissement peut non seulement générer des capitaux, mais aussi renforcer la création d’emplois, la gouvernance d’entreprise et contribuer à l’amélioration des pratiques commerciales durables ». Sa fondation a consacré 100 millions de dollars de la fortune familiale au financement de plus de 10 000 entrepreneurs africains sur une période de dix ans. L’impact et le taux de croissance des lauréats des œuvres de cette Fondation est la preuve du potentiel des PME en Afrique aujourd’hui. Il urge donc de fédérer les forces pour contribuer au dynamisme du tissu économique africain en développant l’accès au financement et l’accompagnement des petites et moyennes entreprises. Conscient de cela, le ministre Français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire a salué la position de Tony Elumelu sur le renforcement des PME en Afrique afin de catalyser le développement. « Nous partageons la même ambition de soutien aux PME et aux entrepreneurs africains, car cela est essentiel pour le développement économique de l’Afrique », a-t-il indiqué, évoquant la passion de Tony Elumelu pour la création de richesse sur le continent africain. Réitérant la position de partenariat avec l’Afrique sur les investissements à long terme, Bruno Le Maire a déclaré: « Nous veillerons à ce que les investissements en Afrique soient durables, exemplaires et respectueux de l’environnement. Nous voulons aller vite, aller vite dans la course contre la pauvreté et le renoncement, sur tout le continent ».
Propulser le développement durable en Afrique
L’Afrique compte une population active, la plus jeune au monde, avec plus de 60% de sa population âgés de moins de 25 ans. Cela apparaît comme une tragédie démographique potentielle qui pourrait se révéler être le plus grand atout du continent si, les jeunes avaient des emplois et des opportunités économiques. Ainsi, l’accompagnement multidimensionnel des PME est incontournable, notamment pour l’émergence de la classe moyenne africaine et un accès large à l’emploi. C’est pour cela que Tony Elumelu a souligné l’importance des apports de capitaux privés en Afrique, avec un accent particulier sur les investissements dans les petites et moyennes entreprises, moteurs de l’économie africaine. « Nous devons faire beaucoup mieux et faire preuve de beaucoup plus de discernement pour canaliser les fonds vers les marchés émergents. Ces marchés présentent d’énormes opportunités ainsi que des risques pour les investisseurs mais ceux-ci doivent répondre à un besoin essentiel de catalyse et d’amélioration de l’économie. Nous saluons les sociétés comme Total, Bouygues, Accor, Orange et Bolloré, ainsi que d’autres qui ont accepté ce défi, mais il reste encore beaucoup à faire », a-t-il déclaré. Pour sa part, le ministre français Bruno Le Maire a rassuré que la France pourrait se positionner pour orienter les investissements vers l’Afrique afin de mettre fin au cycle de la pauvreté et d’accélérer le développement au niveau mondial.