Pays côtiers, traversé par une vaste étendue d’eau, le Bénin n’est pas comme on pouvait le croire à l’abri des problèmes liés à l’eau, notamment potable. Malgré ses nombreux atouts, le taux d’accès à l’eau potable reste toujours faible. Des puits artésiens aux programmes d’adduction d’eau villageoise, le branchement conventionnel de la Société béninoise d’électricité et d’eau (SBEE) à celle des eaux du Bénin (Soneb), le taux d’accès au liquide vital est resté défaillant aussi bien du point de vue qualitatif que quantitatif. Il aura fallu ces dernières. Les objectifs de développement du millénaire (OMD) qui ont évolué vers les Objectifs de développement durables (ODD) et autres programmes d’appui de divers pays étrangers notamment occidentaux et des organismes et banques pour que soit remontée considérablement la pente. Les pourcentages d’accès vont donc croisant aussi bien en milieux urbain que rural notamment avec les efforts des deux derniers gouvernements dans l’optique d’atteindre la barre des 100% d’ici à l’an 2021. Bref aperçu sur le secteur de l’hydraulique du Bénin indépendant, merci d’embarquer avec nous chers lecteurs pour l’exploration de 59ans de politique d’approvisionnement en eau au Bénin.
Bidossessi WANOU
Eau potable, eau de puits, eau de forage, eau de marigot, eau de la rivière voire eau de pluie ? Du Bénin indépendant à ce jour, toutes les sources possibles d’approvisionnement en eau sont explorées. Habitué aux sources traditionnelle et intarissables d’eau que sont les puits artésiens, les marigots et rivières jusqu’à son indépendance et quelques rare forages, le Bénin va réellement amorcer une révolution et une organisation du secteur de la distribution de l’eau à partir de la mise en place d’institutions étatiques pour s’occuper des questions liées au branchement et à la distribution. En effet à la faveur de la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement en se fixant pour objectif, la couverture à 80% des besoins en eau des populations rurales et à 100% des besoins en eau des populations urbaines (OMS/UNICEF, 1999) ouverte les années 80, le Bénin va initier de nouvelle politique de gestion et de distribution des ressources en eau. Ce vu l’ère une mini-révolution car, au bout, on a pu chiffrer à 58% les réalisations destinées à l’alimentation en eau potables aussi bien en milieu urbain ; soit 58%, qu’en en milieu rural ; 24% (MMEH, 1995). L’évolution des performances resteront toujours insatisfaisante jusqu’en 2003 où, à la faveur de nouvelle réforme structurelle et organisationnelle, la société en charge de gérer les questions d’eau et d’électricités sera repartie en deux administrations autonomes. Par décret N° 2003-203 du 12 juin 2003, suite à la séparation des deux activités Eau et Energie de l’ancienne Société béninoise d’Electricité et de l’eau, la Société nationale des eaux du Bénin (SONEB) vit le jour. Société anonyme unipersonnelle à caractère industriel et commercial, elle exerce son activité dans le domaine de l’eau potable. Placé sous tutelle du ministère de l’eau et des mines selon l’organisation actuel du gouvernement béninois, la captation, le transfert, le traitement et la distribution de l’eau potable ainsi que l’évacuation des eaux usées sont les missions dévolues à cette société nationale et ceci, aussi bien en milieux urbain, périurbain que rural. Dotée de la personnalité civile et de l’autonomie financière elle est certifiée ISO 9001 version 2015. Elle exerce ses activités conformément à ses statuts et aux lois ainsi que les règlements de l’acte Uniforme de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés commerciales et groupements d’intérêt économique. Jusqu’à ce jour, elle est le bras exécutif de la politique étatique d’approvisionnement en eau potable des populations. Toutefois, la SONEB ne dessert que des abonnés connectés à la demande à son réseau de distribution.
Des sources d’approvisionnement
De son indépendance à ce jour, le Benin s’abreuve à plusieurs sources d’eau qu’on se situe en milieux urbain ou rural. Dans les zones rurales, les sources naturelles à savoir les rivières, marigots sont les plus usitées. A côté, on dénombre quelques initiatives de forage de puits ou de citerne pour retenir des réserves d’eaux de pluie par le biais des toitures afin de pouvoir s’en servi même en saison sèche. On peut compter aussi des forages publics à motricité humaine que ce soit en milieu urbain ou rural où, la population va s’approvisionner contre une modique contribution qui varie de 10 à 25 voire 50Fcfa le récipient et selon le cadre. Grâce aux actions des certaines organisation non gouvernementale, le Benin, les projets de château d’eau se compte de plus en plus, notamment ces deux dernières décennies. Dans les villes, notamment celle métropolitaine ; Cotonou et à Abomey-Calavi, les initiatives de puits à domicile battent le records. Les populations préfèrent s’en servir directement et de plus en plus grâce l’évolution du niveau de vie, nombre monte des châteaux et installe des robinets pour un usage beaucoup plus aisé et professionnel. A l’avènement des Objectifs du millénaire pour le développement en septembre 2000, environ le tiers de la population avaient accès à l’eau potable. Mais à partir de ce programme, qui en son objectif dix (10) visait à réduire de moitié à échéance 2015, le pourcentage de la population n’ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau. Dès lors, partenaires étrangers et les initiatives gouvernementales ont boosté le taux, ce qui a permis de remonter la pente pour finalement la barre des 50% avec le prolongement desdits objectifs, muent en objectifs de développement durable à partir de 2015. A ce jour, les initiatives affluent toujours aussi bien celle prises par l’Etat que par des organismes internationaux afin d’accroitre considérablement le taux d’accès à cette denrée indispensable à la vie. Nonobstant, avec la révision du mode de calcul du taux de desserte, le taux d’accès en eau potable en milieu rural était de 62,6% en 2018, selon les résultats d’EDSB V/INSAE et de 58% en milieu urbain selon des informations révélées par la Société nationale des eaux (Soneb).
Des politiques mises en place et leurs retombées
Partant des objectifs du millénaire pour le développement et ceux de développement durable, plusieurs pays occidentaux, banques et structures internationale ont régulièrement soutenir les efforts du Bénin pour une couverture à 100% de d’accès à l’eau potable aux populations. Entre appel à soutien et appui, les gouvernements depuis 2006, ont amorcé une réelle révolution dans le secteur. Nombre de forages ont été initié au profit des populations en milieux ruraux. Avec l’appui des programmes pluriannuel d’appui au secteur Eau et Assainissement financé par les Pays-Bas, le Bénin a pu enregistrer plus d’une centaine de forage sur tonte l’étendue du territoire national notamment dans les milieux ruraux. Ceci permis d’accroître considérablement le taux d’accès. A propos, Le rapport de mai 2013 portant sur le cadre d’accélération des OMD, accès à l’eau potable et à l’assainissement de base, révèle une constante évolution. La proportion de la population utilisant une source d’eau améliorée est passée de 50 % en 1990 à 75,7 % en 2010. Il précise que 80 % des femmes ont accès à une source améliorée d’eau potable contre 77,1 % pour les hommes. Cette progression est tout de même en deçà de la cible des OMD qui était de 90 % en 2009. On assiste par ailleurs à l’extension progressive du réseau de distribution de la société béninoise des eaux du Bénin même si des difficultés de moyens subsistent et que le nombre d’abonné ayant effectué de demande de compteurs n’a pu encore être satisfait. Jusqu’en 2016 par exemple, plus de 5 millions de Béninois soit environ 50% de la population totale n’ont pas accès à l’eau potable. Une situation qui n’a cessé de troubler la quiétude des nouveaux dirigeants du pays, qui dans la droite ligne des efforts consentis par leur prédécesseurs, ont décidé de renforcer les axes de coopérations afin de continuer par accroître le taux d’accès et le nombre de béninois s’abreuvant à l’eau potable.
Un nouveau départ à pas de charge
En vertu du droit à l’eau potable de tous les citoyens où qu’ils se trouvent, le Gouvernement du Bénin a l’ambition d’assurer l’accès à l’eau potable à toute la population d’ici 2021 au lieu de 2030 ainsi que prévu par les objectifs de développement durable « ODD ». La réalisation de cette ambition confirmera les efforts du Bénin dans la réalisation de l’ODD n°6 consacré à l’accès de tous à l’eau, à l’assainissement et à la gestion durable des ressources en eau. Entre mobilisation de financement et ouverture de gros chantiers, le gouvernement de Rupture que conduit le président Patrice Talon, treizième du Bénin indépendant et quatrième de l’ère démocratique s’est lui aussi engagé sur la voie d’importantes prouesse avec l’ambition de boucler l’accès à tous à l’eau potable à l’horizon 2021, soit 9 années d’avance sur l’objectif mondial de 2030. Et déjà, Pour y parvenir, entend faire progresser le taux de desserte de l’eau potable à 93% en milieu urbain et périurbain en cette année 2019, après une couverture de 90% obtenu en décembre 2018, et à 79,1% en milieu rural et périurbain contre 70% l’an dernier. Une station de traitement de l’eau est prévu pour être installé dans la commune d’Abomey-Calavi afin de favoriser une gestion efficiente des ressources disponibles. La Société nationale des eaux du Bénin alimente à ce jour, près de 300.000 abonnées sans encore compter un nombre important en attente de branchement grâce à une soixantaine de systèmes d’Adduction d’Eau Potable (AEP) qui alimentent 69 Chefs-lieux de communes sur les 77 existantes, dont un nombre important de petits systèmes d’eau. Et ce système va croissant en renforts avec l’appui de divers partenaires techniques et financiers. C’est alors en sus du financement de nombreux autres partenaires et Etats, le 15 mai 2018La Banque mondiale a approuvé à travers un communiqué, un financement de 220 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) pour aider le Bénin à étendre l’accès à l’eau à tous les habitants des zones rurales. Dénommé, « AQUA-VIE », ce programme, vise à améliorer les services d’approvisionnement en eau grâce à la construction de 270 systèmes d’adduction d’eau et à la remise en état ou à l’extension de 360 systèmes existants dans les zones rurales. Il impactera 1,6 million de personnes à travers 34 500 nouveaux raccordements et 3 300 nouvelles conduites. L’eau potable ne doit plus être un luxe croit en effet savoir la Banque mondiale dont le Directeur des opérations au Bénin, Pierre Laporte, a, à l’occasion confié : « Il est essentiel de veiller à ce que les pauvres aient accès à des services d’alimentation en eau durables et de qualité, et nous nous réjouissons d’aider le Bénin à mettre en œuvre les principales priorités de sa stratégie nationale pour l’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030. En améliorant notamment les conditions de vie, la santé, le taux de scolarisation, la productivité et les revenus, surtout pour les femmes et les filles, ce nouveau programme devrait avoir de nombreux effets positifs pour les plus défavorisés ». Et le gouvernement en place reste tout autant conscient du fait, en témoigne les réformes engagés à Direction Générale de l’Eau et de la Sonebqui ont abouti à l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEP-MR), placée sous la tutelle de la Présidence de la République, chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat et des projets d’infrastructures en matière d’approvisionnement en eau potable en milieu rural. Dans le même sens, 54 des 77 communes sont impactées Programme National d’Alimentation en eau potable en milieu rural. Ce programme qui s’étend à 307 villages. A terme, le taux de desserte en eau potable en milieu rural devrait grimper de 68,1% en 2014 à 70% en 2017. La Banque d’investissement et de développement (BID) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a elle aussi mis la main à la pâte en accordant 23,735 milliards de francs CFA pour financer le la réhabilitation et le renforcement de 44 adductions d’eau villageoises. Dans ce cadre, c’est 224.000 nouveaux bénéficiaires qui sont visés dans diverses communes. Lentement mais sûrement, le gouvernement entend atteindre son objectif à savoir, porter à potable de 93 % en fin d’année 2019 le taux d’accès et maintenir les efforts pour passer à 100 % à échéance 2021, neuf ans avant l’an 2030 que s’est donnée le monde. C’est dire en cinq décennies neuf ans de prise de décision, le Bénin a posé des actes forts dans ce sous-secteur. Désormais la population rurale constitue le grade préoccupation des gouvernants qui, à la faveur du conseil des ministre du 09 mai ont acté la création d’une agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, afin d’accélérer la politique d’accès universel à l’eau potable aux populations béninoises dans le délai prévu par le gouvernement du président Talon à savoir, l’an 2021. Dans le même sens, la redynamisation de la structure en charge du secteur est amorcée avec l’ouverture d’un contrat de gestion sur une durée de 4 ans de la société d’Etat en charge su secteur. Ceci permettra un transfert progressif de compétences le temps que l’Etat ne reprenne la société pour davantage rentabiliser sachant qu’elle est à vocation commerciale.