Intervenant à l’occasion de la 30e édition des Assemblées annuelles d’Afreximbank à Accra au Ghana où il a été invité, l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote a plaidé pour la suppression de visas entre pays africains. A l’en croire, c’est un pas important vers l’intégration économique, une condition pour l’effectivité de la Zone de libre échanges continentale.
Bidossessi WANOU
Placée sous le thème « Concrétiser la vision. Créer la prospérité pour les Africains », la trentième édition des Assemblées annuelles d’Afreximbank a démarré le 18 juin à Accra au Ghana pour s’achever ce jour. Occasion de grande rencontre, des décideurs et acteurs économiques de haut niveau du continent prennent part à ces assises. C’est le cas de l’homme d’affaires nigérian, Aliko Dangote qui a profité de la tribune qui lui est offerte pour plaider pour la suppression des visas entre pays africains. Selon l’homme d’affaires, c’est une condition sine qua non à l’intégration économique qui impulsera le développement du continent africain. Dans ses récriminations, il a déploré le fait que tous les pays africains n’acceptent pas le passeport Union africaine dont il est porteur. Et pourtant, c’est la vocation principale de cette organisation dont tous les pays africains sont membres. « J’ai le passeport de l’Union Africaine mais tous les pays ne l’acceptent pas encore », a regretté Aliko Dangote. Cette situation, à l’en croire, entrave le développement économique du continent et plus, son développement tout court. Passer d’un pays africain à l’autre ne devrait pas constituer un parcours de combattant pour le citoyen africain déjà porteur d’une pièce d’identité d’un Etat africain. « Pas de visas à l’arrivée à tous les Africains. Ça me permet d’aller dans n’importe quel pays d’Afrique et y investir », a argué l’homme d’affaires. En réalité, l’imposition du visa à l’entrée limite le développement économique et remet en cause la libre circulation des biens et des personnes selon Aliko Dangote. Alors que les Européens sont acceptés dans les pays africains avec le passeport de l’Union européenne, Aliko Dangote trouve étrange le rejet du passeport de l’Union africaine, pourtant organisation au même titre que l’Union européenne. « L’Occident ne viendra pas développer notre propre économie, nous devons donc le faire. Nous devons nous assurer que la ZLECAF fonctionne », a-t-il rappelé en appelant à « créer la prospérité par l’industrialisation ». Dans la perspective du démarrage prochain de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), Aliko Dangote a insisté sur la suppression des visas entre pays africains comme un préalable sachant que cela constitue un obstacle pour les opportunités d’affaires, l’échange de connaissances et les investissements entre pays africains et donc la coopération sud-sud .
Le Rwanda et le Bénin, des pays de vision
Depuis le 1er janvier 2013, les ressortissants des pays africains sont exemptés des procédures de demande de visa pour se rendre au Rwanda. Ce n’est qu’aux frontières qu’ils reçoivent un document de séjour. Plus tard, au début de l’année 2017, le gouvernement béninois a suivi cet exemple exemptant de visa d’entrée au Bénin, les ressortissants de 31 pays africains quand le séjour n’excède pas 90 jours. Si la situation sécuritaire sur le continent notamment en Afrique de l’Ouest a amené beaucoup à critiquer cette décision, le temps donne raison à l’homme d’affaires au pourvoir au Bénin. C’est une décision d’une grande portée économique comme l’a soutenu Aliko Dangote. Reste cependant que l’exemple soit suivi par les autres Etats et la décision étendue aux ressortissants des 54 Etats africains. C’est le début de toute intégration.