
Traité le riz avant de l’envoyer pour le décorticage, c’est le travail auquel s’adonnent certaines coopératives de femmes au centre Bénin. Approchée par une équipe de la banque mondiale au Bénin, il s’avère que cette activité constitue une véritable source de revenus qui profite à de nombreuses femmes. Un secteur en plein essor grâce à l’appui de la banque mondiale, pour sa modernisation.
Falco VIGNON
Des milliers de femmes sont réunies en coopératives villageoises spécialisées dans le traitement du riz avant le décorticage. La filière riz étuvée s’avère de plus en plus une niche d’opportunité économique qui profite à de nombreuses femmes rurales dans le centre Bénin. En effet, le riz étuvé est un traitement à la vapeur de la récolte rizicole avant le décorticage, processus au cours duquel, le riz est préalablement mis à tremper avant d’être exposé à la vapeur. Pour mieux conduire cette filière, les femmes ont décidé de se réunir au sein de coopératives villageoises afin de mieux capter les financements et les appuis d’organisations d’aides aux projets et regroupements. C’est ainsi qu’est né l’Union des femmes étuveuses de riz des Collines (UFER-C), qui a reçu l’accompagnement du Projet d’appui à la diversification agricole (PADA) et du Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) financés par la Banque mondiale. Cela a induit une révolution de la filière qui a amélioré sa capacité de rendement avec la mise en place de nouveaux procédés et traitements, notamment la mécanisation. C’est ainsi que, d’une capacité de production d’un sac de 100 kg journellement par groupe de quatre femmes, elles sont passées à une trieuse avec l’appui des partenaires notamment, la banque mondiale pour un rendement de 1,4 tonne l’heure, soit un accroissement de l’ordre de 400% du rendement manuel. Il s’agit là d’un score qui a fait grimper aussi le taux de rendement de cette catégorie décortiquée au Centre de traitement et de distribution de Glazoué, commune du Centre Bénin où s’est enracinée la filière, passant ainsi de 10 à 35 % en deux ans. C’est également une source d’autonomisation pour les femmes des coopératives. Ce que témoigne la présidente de l’Union communale des femmes étuveuses de riz de Glazoué et administratrice de l’UFER-C, Odette Agossou, qui a confié : « L’UFER- C nous a permis de nous organiser, de mutualiser nos efforts et de saisir les opportunités » avant d’ajouter que si aujourd’hui, elle dispose de parcelle, d’autres biens et arrive à aider son mari dans le foyer, à scolariser ses enfants, cette filière en est pour beaucoup.