L’ancien préfet du Littoral, Modeste Toboula a été relevé de ses fonctions lors du conseil des ministres d’hier, mercredi 20 février 2019. Pour cause, il s’est retrouvé au cœur d’une magouille.
Nafiou OGOUCHOLA
Le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, assure l’intérim de son ex-homologue du Littoral, Modeste Toboula. Celui-ci est impliqué dans la vente de parcelles contenues sur un domaine public dans le quartier Fiyégnon 1. En effet, ladite zone avait été classée par décret n 2005-684du 3 novembre 2005 comme zone à vocation touristique exclusive de la route des pêches. Mais, par un arrêté du 12 mars 2018, l’ancien représentant de l’autorité du chef de l’Etat dans le département du Littora la levé les mesures d’interdiction des travaux de lotissement de Fiyégnon 1 et permis l’attribution, par le géomètre, de plusieurs parcelles à diverses personnes. Pis, Modeste Toboula a bénéficié de trois parcelles dans le domaine public, le tout sur une superficie de 533 mètres carrés. Selon le conseil des ministres, il a enregistré lesdites parcelles sous le nom d’un de ses parents proches.
La responsabilité d’un ministre engagée ?
Le ministre de la Décentralisation, Barnabé Dassigli, avait été saisi le 14 novembre 2017, par lettre, par le directeur général de l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme (ANPT). Celui-ci avait attiré son attention sur les velléités de prise de possession privée de ce domaine. Mais dans une correspondance en date du 20 novembre 2017, Barnabé Dassigli a rassuré le directeur de l’ANPT qu’aucune opération de cette nature n’était entreprise. De même, le ministre de la Décentralisation a rassuré le cadre en l’informant de ce qu’il avait instruit les préfets des départements du Littoral et de l’Atlantique aux fins d’interdire et d’empêcher d’éventuels travaux de lotissement sur le domaine en question.
Néanmoins, le 8 mars 2018, sous prétexte qu’il a tiré parti d’une délimitation qui aurait été faite du domaine en question, Barnabé Dassigli a ordonné la reprise des travaux de remembrement dans la localité par le géomètre initial. Il a aussi instruit, par message radio, l’ex préfet aux fins de procéder à la levée de la mesure de suspension qu’il lui avait antérieurement prescrite. Néanmoins, le conseil des ministres n’a donné aucune précision par rapport au ministre de la Décentralisation. La preuve, surement, qu’il n’était ni coupable ni responsable.