Artemise consulting est un cabinet de formation et de coaching professionnel. Sa priorité fondamentale est l’accompagnement. Après plus de dix années dans le domaine du coaching, son directeur général, Jean-Christ Amoussou, consultant formateur et coach, spécialisé dans les entreprises et son directeur général adjoint, Cyriaque Orou, ont conjugué leurs efforts pour créer ce cabinet en début d’année. A travers une interview à nous accordée, Jean-Christ Amoussou, lève un coin de voile sur le métier et renseigne sur ses réalités.
L’économiste : Comment pouvez-vous définir le coaching ?
Le coaching c’est d’abord un métier. Comme tout métier. Et chaque métier a une déontologie. La particularité de ce métier c’est qu’on accompagne des clients. On reste avec le client jusqu’à ce que lui-même trouve des solutions à ses problèmes. On parle de coaching lorsqu’il y a une relation qui s’établit entre le coach et le coaché qu’on appelle le client. Et cette relation vise l’atteinte des objectif du coaché. Le coach accompagne son client en mettent des outils à sa disposition pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Il y a des outils que nous utilisons dans le management des ressources humaines, en psychologie, l’analyse transactionnelle, la programmation neurolinguistique et d’autres outils dont le questionnement.
Le coach ne donne pas de conseils. Il n’est pas un expert, mais un accompagnateur.
Vous avez un programme pour faire la promotion du coaching ‘’éthique’’. Qu’en est-il ?
C’est un programme. Pourquoi ? Parce sur le terrain on constate une recrudescence du coaching que nous pouvons qualifier de ‘’sauvage’’. En effet, une part importante des individus qui sont dans le coaching ne maîtrise pas bien le métier de coach. Les orientations éthiques et les exigences professionnelles du métier échappent à beaucoup de personnes. Des gens vont lire quelques ouvrages et suivre quelques formations sur le développement personnel et se disent coach. Ce qui fait qu’on retrouve dans le coaching que certains individus pratiquent, des habitudes et comportements qui n’honorent pas le métier. Pour mon expérience personnelle j’ai eu affaire à un coach qui m’a grugé, extorqué de l’argent. Il se disait coach, mais je me suis rendu compte qu’il n’avait aucune éthique. Donc notre programme a pour objectif de former 30 coachs sur une durée d’un an. Cela va commencer dès le début de l’année 2020.
Quelle est l’importance du coaching dans la carrière d’un individu ?
Vous êtes en train de parler du coaching professionnel, je crois. Le coaching devient important pour l’individu qui veut réussir dans sa carrière, en ce sens que celui-ci a d’abord une vision pour sa carrière, il sait là où il va, il a des objectifs qu’il veut atteindre. Donc il a des résultats qu’il recherche. Il veut atteindre un niveau donné dans son secteur d’activité. Par exemple, quel que soit le secteur d’activité dans lequel travaille un individu, s’il a envie de quitter un niveau A pour un niveau B, il a besoin du coach. Parce que le coach est là pour défier son client. Parce que souventl’être humain sait ce qu’il faut faire mais n’aime pas le faire. Alors quand vous avez quelqu’un qui est là pour vous amener à le faire, cela devient plus facile et surtout, celui qui est accompagné est super motivé.
Quelle perception la société béninoise a-t-elle du coaching ?
J’ai eu à échanger avec des personnes dont des coachs sur la question. De plus en plus, l’image du coaching est en train d’être dégradée parce que comme c’est un métier de visibilité. Et cette notoriété que confère ce métier attire les gens qui lisent quelques ouvrages et suivent quelques formations et se lancent dans le coaching. Et ceux-là font des dégâts dans le métier.
Deux, le chômage est là. Les gens ne trouvent pas le travail. Et ils atterrissent dans le coaching avec comme objectif de gagner de l’argent. Ce qui fait que l’image du métier en prend un coup. A telle enseigne que les gens deviennent craintifs dès que vous déclinez votre titre de coach.
Aujourd’hui, nous avons le coaching de bavardage. Vous les voyez sur les réseaux sociaux, à la télévision et sur d’autres médias, mais ils ne connaissent pas le métier. Ils sont vides.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre profession ?
Le métier de coaching est actuellement en train d’être mis en valeur en Afrique. Les gens ne maîtrisent pas encore ce que c’est. Il y a des domaines de spécialisation. Moi je suis coach d’entreprises. En cette qualité, mes premiers concurrents sont les cabinets qui sont déjà sur le terrain et qui font le travail. Ces derniers allaient au-delà de leurs limites. Par exemple, lorsqu’un cabinet donne des conseils et se rend compte qu’il faut une formation, cela s’arrête là. Mais dès que le cabinet entre dans l’accompagnement, c’est qu’il entre dans le coaching. Sur le terrain, le métier de coach n’étant pas développé au début, les cabinets faisaient d’une manière ou d’une autre du coaching auprès de leurs clients. Ils ne l’appellent pas forcément coaching mais dans la pratique c’est du coaching. Donc le premier défi que nous avons c’est comment faire pour arracher ce marché qui est déjà gagné par les cabinets qui occupent le terrain depuis quelques années.
Le deuxième défi c’est que la formation et l’accompagnement ne constituent pas des priorités pour beaucoup. Très peu y pensent. Alors que la meilleure ressource c’est l’être humain. Lorsque vous investissez dans l’être humain, vous lui donnez de la valeur et en retour, il vous paye l’investissement que vous avez fait. Les gens ne comprennent pas ça et préfèrent investir dans le matériel. Donc il faut sensibiliser à cet effet.
Un appel à lancer ?
Tony Robbins, l’un des meilleurs coachs sur le plan international, qui a été coach de Nelson Mandela et l’armée américaine, entre autres, a dit ceci : tout le monde a besoin d’un coach et quand vous fouillez très bien vote vie, si vous êtes là où vous en êtes aujourd’hui c’est que quelque part vous avez eu un coach ou des coachs qui vous ont parlé, défié, inspiré. Et si vous enlevez le travail qu’ils ont fait dans votre vie, c’est que vous ne seriez pas là où vous en êtes aujourd’hui. Il faut que les gens comprennent que c’est un métier, le coaching. Et les gens payent les coachs pour que ceux-ci les écoutent aussi. Nous sommes dans un environnement où on n’a même pas le temps d’écouter quelqu’un si on n’a pas un intérêt à le faire. Aujourd’hui, des gens sont prêts à vous écouter. Ce sont les coachs.