La fermeture des frontières nigériannes a des conséquences négatives sur les économies béninoise et nigérienne, a constaté le Fonds monétaire international (FMI) qui espère que les discussions en cours permettront de résoudre les problèmes posés.
Joël YANCLO
Le directeur du Département Afrique du FMI, Abebe Selassie, a estimé, samedi 19 octobre 2019, lors d’une conférence de presse en marge des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI qui se tiennent à Washington, D.C. actuellement que, la décision du gouvernement nigérian de fermer ses frontières terrestres avec la République du Bénin et le Niger, avait commencé à avoir des effets néfastes sur les économies des deux pays. Aucune issue n’étant envisageable sans la résolution des préoccupations relatives à la contrebande, au commerce illégal. Et contrairement à ce qui a été rapporté, le Nigéria n’a pas interdit l’importation de marchandises en provenance du pays voisin, mais a simplement insisté sur le fait que toute importation en provenance de ce pays devait passer par les voies appropriées en vue de la documentation et du paiement des taxes portuaires. Selassie a appelé à une résolution rapide des problèmes liés à la fermeture de la frontière. Il a également rejeté les insinuations selon lesquelles la politique monétaire du Nigéria avait été mal calibrée, malgré le taux d’inflation, qui a récemment augmenté. Il a déclaré que le taux d’inflation croissant était plutôt alimenté par une combinaison de facteurs. Selassie a convenu qu’il était nécessaire d’adopter des mesures pour mettre fin à la contrebande et aux autres activités illégales aux frontières. Il a parlé de certaines des conséquences de la fermeture actuelle. « Concernant la fermeture de la frontière au Nigéria, qui a eu un impact sur le Bénin et le Niger, nous croyons comprendre que la frontière a été fermée, reflétant les préoccupations relatives à la contrebande qui a eu lieu, au commerce illégal, et non au commerce légal que vous souhaitez faciliter », a-t-il déclaré. «Nous espérons donc que les discussions permettront de résoudre les problèmes posés par ce commerce illégal. Bien sûr, si la fermeture de la frontière devait être maintenue pendant longtemps, elle aurait certainement un impact sur le Bénin et le Niger, qui, bien entendu, dépendent beaucoup de leur grand frère voisin. Nous espérons donc que le problème de la fermeture sera résolu », a ajouté M. Selassie.
En août, le Président Muhammadu Buhari avait ordonné la fermeture des frontières nigérianes avec le Bénin et le Niger dans le cadre des efforts visant à mettre un terme à la contrebande féroce en provenance des deux pays. Buhari a ensuite défendu son action, affirmant que les pays voisins n’avaient pas réussi à contrôler leurs frontières, entraînant ainsi une recrudescence des activités illégales.