De 1307 kg en 2017 à 6363 kg interceptées en 2018, la quantité de drogues saisies au Bénin est passée vertigineusement à 77,971 tonnes au cours des six premiers mois de cette année 2019,
Joel YANCLO
Le Comité Interministériel de lutte contre l’abus des stupéfiants et des substances psychotropes veille au grain. Les mailles sont de plus en plus serrées sur les trafiquants et les stupéfiants sont souvent interceptés. Au premier semestre de cette année en cours, 77,971 tonnes de drogues toutes catégories confondues, ont été saisies et 52 trafiquants déférés devant les différents parquets du Bénin, a annoncé le secrétariat permanent du Comité Interministériel de lutte contre l’abus des stupéfiants et des substances psychotropes, Ibrahim Bachirou, samedi 07 septembre 2019 à Azovè, dans le département du Couffo. Il s’est exprimé au cours de la célébration en différé de la 32ème Journée internationale de lutte contre la drogue au Bénin, M. Bachirou a estimé que cette quantité de drogue saisie au premier semestre de 2019 est déjà en hausse des 1307 kg saisies en 2017 et des 6363 kg interceptées en 2018. Face à cette situation, de plus en plus préoccupante, a-t-il estimé, l’Etat béninois n’est pas resté sans agir. « Dans sa volonté affichée de juguler le mal, il (le Bénin) a pris des dispositions qui ont consisté d’une part, à mettre en place une législation harmonisée sur le contrôle des drogues et des précurseurs et, d’autre part, à créer des instruments tels que le Comité Interministériel de lutte contre l’abus des stupéfiants et des substances psychotropes (CILAS) et l’Office central de répression du trafic Illicite des drogues et des précurseurs (OCERTID ) » a-t-il souligné. Il est à noter que ces substances, licites ou illicites, ont un effet néfaste sur le physique et/ou le psychisme du consommateur en prenant le contrôle. Elles participent aussi à l’asservissement des producteurs agricoles en nuisant aux productions vivrières traditionnelles des régions de production (car les cultures liées à la production de drogue sont plus rémunératrices que celles liées à la production de nourriture). Elles oppriment les communautés par les trafics illégaux qui découlent de leur commercialisation. Une Journée Internationale contre l’abus et le trafic de Drogues a donc été instaurée, à la date du 26 juin. Cette journée de mobilisation est destinée à sensibiliser la population aux risques encourus lors de la consommation de ces substances.
La consommation de drogues par un individu modifie ses fonctions physiques ou psychologiques, mais aussi ses réactions et ses états de conscience. On appelle “drogue” les produits créant une dépendance (addiction) et reconnus comme nocifs pour l’individu, à commencer par l’alcool et le tabac. La quête du plaisir, le désir de quitter la réalité ou de faire une nouvelle expérience sont souvent des moteurs de consommation de drogues, mais il faut savoir que cette consommation de stupéfiants entraîne très rapidement des conséquences néfastes. Un individu sous l’emprise de ces substances peut en effet mettre sa vie et celle des autres en danger, de par la lenteur de ses réflexes, de ses réactions, mais aussi par la modification de sa personnalité. Cela entraîne également une dépendance et d’importants risques pour la santé (overdose).
En plus des effets sur la conscience du consommateur, les drogues créent une double dépendance aux produits consommés: une dépendance physique (mal-être, impression de manque, …) et une dépendance psychologique (abattement, état de dépression, …) plus insidieuse, pouvant survenir même en cas de consommation faible. Si certaines drogues, tel le cannabis, ne provoquent qu’une dépendance psychologique, la majorité d’entre elles entraînent une dépendance physique, dont l’intensité peut varier selon les individus. Dès la première prise, la drogue peut être mortelle !