Selon le rapport annuel d’avril 2019, de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest(BCEAO) sur les services financiers numériques dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le Bénin a enregistré en 2017, une forte expansion des transactions financières via le téléphone.
Abdul Wahab ADO
Les transactions financières via le numérique dans les économies de l’espace Uemoa en 2017 ont explosé. Le Bénin a enregistré une forte expansion des activités des services financiers numériques, reflétée par le nombre croissant d’utilisateurs qui ressort à 6,57 millions en 2017, contre 4,35 millions en 2016. Cette évolution est également observée au Sénégal (5,38 millions contre 4,40 millions), au Togo (2,98 millions contre 1,44 million) et en Guinée-Bissau (375.833 souscripteurs en 2017 contre 246.551 en 2016). L’analyse des données disponibles révèle que la Côte d’Ivoire concentre une part importante de l’activité des services financiers numériques dans l’Union. Elle totalise 37,9% des comptes de monnaie électronique, soit 19,15 millions, en hausse de 49,0% par rapport à 2016. Elle est suivie du Burkina Faso (13,8%), du Mali (13,5%) et du Bénin (13,0%). Il faut remarquer que l’évolution des services financiers s’explique notamment, par l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs, le renforcement du réseau d’acceptation, le déploiement des points de services, ainsi que les stratégies de communication initiées par les acteurs, en particulier, sur l’offre des nouveaux services. Le rapport du 02 avril 2019 de la BCEAO montre que l’évolution de la souscription de comptes de monnaie électronique est restée limitée au Mali et au Niger. En effet, un léger repli du nombre de souscripteurs a été noté au Mali (6,83 millions, soit -0,56%), en liaison notamment avec le contexte sociopolitique observé dans ce pays. Le Niger enregistre une faible hausse de 2,8% (2,22 millions contre 2,16 millions en 2016).
Le téléphone, le moyen le plus rapide des transactions financières
Les opérations financières via les réseaux GSM sont plus rapides qu’au niveau des banques. L’utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d’utilisation des services financiers, qui s’est établi à 55,02% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 16,99% et élargi de 35,88%. Le rapport de la BCEAO indique qu’au cours de l’année 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique dans l’UEMOA est ressorti à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016, soit une hausse de 38,48%. Le nombre de transactions en 2017, s’est chiffré à environ 1.254,5 millions contre 735,2 millions un an plus tôt, soit une progression de 70,6%. Près de 3,5 millions d’opérations ont été traitées en moyenne par jour par l’ensemble des plate-formes de paiement mobile existantes dans l’Union contre 2,0 millions en 2016. La valeur de ces transactions a augmenté au cours de la période sous revue, en passant de 11.501 milliards de F CFA en 2016 à 16.943 milliards FCFA à fin décembre 2017. La valeur moyenne journalière des opérations, est estimée à environ 47,1 milliards de francs CFA en 2017, contre 31,9 milliards de francs CFA un an plus tôt, soit une hausse de 47,6%. L’évolution spectaculaire des services financiers s’explique notamment, par l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs, le renforcement du réseau d’acceptation, le déploiement des points de services, ainsi que les stratégies de communication initiées par les acteurs, en particulier, sur l’offre des nouveaux services. La Côte d’Ivoire, le Burkina et le Mali concentrent 73,6% du volume des opérations et 77,8% de la valeur totale des transactions dans l’Union en 2017, contre respectivement 76,6% et 82,9% un an plus tôt. Au Bénin, l’activité se consolide avec un doublement de la valeur des transactions en 2017, confirmant la tendance observée en 2016. Cette tendance est également observée au Sénégal où il est noté une hausse de 120,9% de la valeur des transactions via la monnaie électronique, celle-ci étant ressortie à 1.261,6 milliards de francs CFA, soit 2,2 fois plus qu’en 2016. Au Togo, le volume de transactions a quasiment doublé sur la période pour atteindre 38,13 millions d’opérations en 2017. La valeur des transactions s’élève à 394,3 milliards de francs CFA, contre 263,1 milliards de francs CFA en 2016. En Guinée-Bissau, le nombre de transactions a doublé, passant de 304.014 en 2016, à 619.620 opérations en 2017 pour une valeur de 3,13 milliards de francs CFA contre 592,0 millions de francs CFA en 2016. Au Niger où l’activité est restée stable, les transactions ont baissé en ressortant à 35,7 millions d’opérations contre 40,4 millions en 2016, pour des valeurs respectives de 224,8 milliards de francs CFA contre 215,5 milliards de francs CFA. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso concentrent à eux seuls 58,4% du volume des transactions effectuées dans l’UEMOA. Le regain d’activité des services financiers numériques observé dans certains pays de l’Union au cours de la période sous revue pourrait s’expliquer par le démarrage effectif des activités d’émission de monnaie électronique des nouveaux entrants. Par ailleurs, en 2017, l’activité du Système interbancaire de compensation automatisé (SICA-UEMOA) été marquée par une augmentation de 8,8% du volume des échanges et de 10,3% de leur valeur par rapport à 2016. Ainsi, le volume des échanges s’est établi à 13.790.991 opérations pour un montant de 48.599 milliards de francs CFA. Les transactions effectuées par le biais de la téléphonie mobile présentent une évolution plus significative que celles enregistrées via Sica-Uemoa.