Dans sa quête de répondre aux multiples sollicitations des exploitants agricoles, le Fonds national de développement agricole (FNDA) a réuni, mercredi 27 juillet, les responsables des institutions de microfinance partenaires au siège du « Consortium Alafia ». Occasion pour le Fonds de présenter aux participants, la nouvelle approche de financement des projets agricoles mise en place.
Sylvestre TCHOMAKOU
Au Bénin, la vision de développement durable de l’agriculture ne laisse pour compte aucun maillon de la chaîne de production agricole. Conscient du difficile accès des petits exploitants agricoles au crédit agricole en dépit des multiples facilités mises en place, le Fonds national de développement agricole (Fnda), fidèle à sa mission : contribuer à l’amélioration des revenus agricoles et à la sécurité alimentaire, s’investit à amener les acteurs du Système financier décentralisé (SFD) à intégrer et appliquer la nouvelle approche de financement des projets agricoles. C’est dans cette logique que s’est tenue la rencontre axée sur la présentation du « cluster agricole ». Intervenant à une période où les institutions au niveau international appellent à financer les petits exploitants agricoles, cette approche vise à démocratiser l’accès au crédit agricole. Essentiellement, cette approche appelle les petits exploitants à se mettre en organisations professionnelles agricoles pour pouvoir bénéficier des financements, et ce, sans contraintes de garantie. « Aujourd’hui, explique Nazaire Gbaguidi, Chargé des Sfd au niveau du Fnda, on peut financer l’agriculture sans garantie. Ce nouveau mécanisme demande à ce que le producteur soit membre d’un cluster, d’une organisation paysanne, ou d’une coopérative. Ce qui le dispense de fournir des sûretés réelles. En réalité, la garantie qu’il va fournir c’est la caution solidaire ». Mieux, il s’agit à travers cette nouvelle approche de financements que promeut le FNDA avec les Systèmes financiers décentralisés (SFD), d’accorder des crédits agricoles aux petits exploitants à un taux de 12% maximum contre la tranche de 18 à 24% autrefois pratiquée. Alignés sur les cycles de production, ces financements sont ouverts à toutes les filières agricoles soit aux fins d’achat d’intrants ou de fonds de roulement pour la campagne agricole. A en croire les responsables du FNDA, ce dispositif fait obligation aux SFD de signer un contrat de performance. Ce qui, n’est rien d’autre que la formule pour amener les différents partenaires à travailler à l’atteinte des objectifs du Fonds. « Avec le dispositif actuellement mis en place, j’ai espoir que de façon progressive le volume du financement agricole va s’améliorer d’ici deux ans », a soutenu au terme de la rencontre, Salomon Saliou, DG de la Coopérative pour la Promotion de l’Épargne et du Crédit (CEPEC). Ce qu’approuve Alfa Djobo, Directeur exécutif de l’Imf AgriFinance : « avec l’ancienne approche, il y avait trop d’exigences. Il fallait financer, présenter ensuite les dossiers et on refinance. En tant qu’Imf, notre problème fondamental est le manque de ressources. Mais cette nouvelle approche nous rassure que nous avons une ligne de refinancement », a-t-il confié. Ainsi, avec cette nouvelle approche, le groupement (cluster) ou l’OPA de provenance du petit exploitant agricole constitue désormais sa couverture en l’absence de garantie.