La digitalisation ne se contente plus de propulser la croissance du secteur de l’assurance, elle est en train de transformer toute sa chaîne de valeur, souligne Kearney, le cabinet américain de conseil en gestion, qui insiste que dans ce contexte, les entreprises d’assurances qui ne s’engagent pas à avoir un impact digital à grande échelle risquent d’être laissées pour compte.
Issa SIKITI DA SILVA
Cette réflexion de Kearney doit servir d’avertissement à bon nombre des compagnies d’assurances africaines qui continuent de mener des opérations comme si le vent de l’innovation et de la numérisation n’avait pas encore soufflé sur ce continent.
Et pourtant, pour un secteur qui ne contribue que près de 5% aux richesses totales du continent, et dont les primes émises ne représentent que 1,5% du marché global, le besoin est devenu plus urgent pour les entreprises de prendre des risques en mettant en place des stratégies d’innovation qui vont aider à façonner l’avenir de l’assurance, capter des valeur élevées, et garder une longueur d’avance.
Selon un rapport de MNS Consulting intitulé en anglais « Digital transformation: the challenges for the African insurance sector », la digitalisation du secteur d’assurances en Afrique est faible et les projets numériques sont rarement ambitieux.
Cependant, soutient le rapport, la transformation numérique peut être la solution pour relever les défis liés à l’amélioration du taux de pénétration, à la réduction des coûts de gestion et la lutte contre les fraudes ciblées, y compris entre autres, la fraude à l’accès, la surfacturation, les assurances multiples et cumulables.
Digitaliser le secteur améliorerait également l’image des assureurs grâce à une communication multicanale avec les clients et une transparence accrue. En outre, la digitalisation favoriserait l’augmentation des primes avec l’acquisition de nouveaux clients ultra-connectés, et assurerait une meilleure rentabilité dans un contexte macroéconomique en constante amélioration, renchérit le rapport publié en 2020.
Entièrement technologique
Au cours de la prochaine décennie, l’assureur entièrement technologique ne ressemblera guère à l’organisation d’aujourd’hui, prévient McKinsey & Company.
A en croire ce cabinet international de conseil en stratégie basé à New York, dans l’assurance automobile, le risque passera des conducteurs à l’intelligence artificielle (IA) et aux logiciels derrière les voitures autonomes. Les satellites, les drones et les ensembles de données en temps réel donneront aux assureurs une visibilité sans précédent sur le risque autour des installations, conduisant à une plus grande précision.
« Le traitement des réclamations après des catastrophes naturelles sera automatisé, évolutif à l’infini et rapide comme l’éclair. L’industrie de l’assurance-vie mettra sur le marché des produits qui adapteront de manière transparente la couverture en fonction de l’évolution des besoins de leurs clients », ajoute-t-il.