Sous sanctions des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) depuis le 09 janvier 2022, le Mali appelle à le restaurer dans ses droits.
Sylvestre TCHOMAKOU
Mis sous embargo sans aucune autre forme de procès ou de notification, à s’en tenir aux dispositions qui régissent la Cedeao et l’Uemoa, le Mali continue d’appeler à l’esprit de justice et de solidarité. A travers un communiqué en date du dimanche 06 février 2022, le gouvernement malien, par la voix de son Porte-Parole, le Colonel Abdoulaye Maïga, a invité l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) à se conformer aux règles communautaires et à lever les sanctions socio-économiques imposées au Mali. « Le Gouvernement de la République du Mali constate avec regret que suite aux sanctions disproportionnées, inhumaines, illégitimes et illégales prises à l’encontre du Mali par la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tenue, le 09 janvier 2022, à Accra en République du Ghana, la Commission de l’UEMOA n’a, jusqu’à ce jour, adressé aucune notification officielle aux Autorités maliennes, et ce malgré les démarches entreprises dans ce sens », indique le communiqué. Les autorités maliennes, se basant sur les dispositions qui régissent l’institution sous régionale, ont rappelé que « …la non notification desdites décisions de sanctions constitue une violation flagrante des textes et procédures qui régissent le fonctionnement de l’UEMOA », avant d’ajouter qu’ « une décision de cette nature, au-delà de son caractère illégal, ne saurait être opposable à un Etat membre qu’après sa notification officielle ». Insistant sur le fait que « la situation politique actuelle au Mali est, entre autres, la résultante de la crise sécuritaire dans le Sahel face à laquelle les Forces armées maliennes sont fortement et pleinement engagées », le gouvernement malien « invite instamment l’Uemoa à se conformer aux régies communautaires et par conséquent à lever, dans un esprit de justice, d’équité et de solidarité, ses sanctions inopportunes dont les conséquences socioéconomiques affecteront inéluctablement et durement les populations du Mali et celles de la sous-région ouest-africaine ».
La CEDEAO a imposé conjointement avec l’UEMOA, des sanctions contre le Mali le 9 janvier dernier pour punir le pays du report par les autorités de transition, des élections prévues en février. De la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la CEDEAO à un embargo commercial, les sanctions ont également impacté les finances du Mali. L’UEMOA a décidé du gel des avoirs du pays dans les banques centrales et commerciales dans les pays membres. Mais le Mali estime, dans un communiqué, que ces sanctions de l’UEMOA sont illégales et leur mise en application ne respecte aucune procédure. Pour rappel, la Cedeao a imposé conjointement avec l’Uemoa, le 09 janvier 2022, lors d’un sommet extraordinaire à Accra au Ghana, la fermeture des frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO mais aussi la suspension des transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et des produits de première nécessité.