Quelque 54 % des Béninois sont en situation de vulnérabilité, suivant l’évolution des catégories de pauvreté. Pour inverser la tendance, il est question de renforcer les politiques de soutien aux plus pauvres, d’amélioration de la productivité agricole et de diversification des activités économiques.
Aké MIDA
Malgré le taux de croissance du pays qui a connu beaucoup d’amélioration au cours des dernières années, une grande majorité de Béninois tire le diable par la queue. D’après la Note d’orientation (Policy Brief) n°3 intitulée « Transitions dans la pauvreté au Bénin », publiée par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) et le Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (Swedd), 54 % de la population vivent encore dans la pauvreté et par ricochet sont victimes d’une situation de vulnérabilité et ce, en dépit des mesures du gouvernement pour réduire le niveau de pauvreté et améliorer les conditions de vie.
L’Indice synthétique de sorties de la pauvreté (Issp) du Bénin a connu une amélioration continue sur les périodes de transition 2007-2011, 2011-2015 puis 2015-2019. Mais, la progression de 2,65 points observée entre la deuxième et la troisième transition a été plus accentuée que celle de 0,44 point entre les deux premières transitions, souligne la Note. Si par endroits, quelques améliorations sont notées, la proportion de personnes vulnérables s’est agrandie dans plusieurs départements avec une proportion importante de ménages vivant dans la pauvreté chronique.
Entre autres raisons, cet état de choses s’explique dans le département de l’Alibori, par exemple, par les conflits entre éleveurs et producteurs, l’apparition des sauterelles et chenilles dévastatrices des champs, les inondations fortes au cours de la période 2011-2015. A cela s’ajoutent la conjoncture économique au Nigeria, la baisse des activités économiques entre 2016 et 2019 imputable au temps d’attente des résultats des réformes engagées surtout dans les domaines de l’éducation et de la santé.
Du point de vue genre, la condition de pauvreté des Béninois varie selon le sexe. L’Issp des femmes s’élève à 62,90, largement au-dessus de la moyenne nationale de 61,32 et surtout de celui des hommes qui est de 60,42. Ainsi, les conditions des femmes sont meilleures que celles des hommes par rapport à la pauvreté au Bénin. Cependant, les femmes sont plus vulnérables à la pauvreté en étant plus concernées par des sorties et les basculements dans la pauvreté.
Pour sortir les plus pauvres de la situation de vulnérabilité, deux recommandations ont été formulées par les auteurs de la Note, après analyse des facteurs. La première concerne le renforcement de la mise en œuvre des documents de politique, de stratégies et de plans de développement qui accordent une priorité à la réduction de la pauvreté voire l’amélioration du niveau et la qualité de vie des populations. La seconde met l’accent sur la mise en place d’une politique de mise en valeur des terres et d’amélioration de la productivité agricole, ainsi qu’une diversification des activités économiques.