La fermeture des frontières nigérianes depuis le 20 août 2019 a eu des impacts sur le Bénin et le Togo, a indiqué le rapport de l’évolution des prix à la consommation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Abdul Wahab ADO
La décision prise par le Nigéria de fermer ses frontières terrestres notamment avec le Bénin et le Niger, depuis le 20 août 2019, en vue de lutter contre la contrebande de certains produits, a eu des répercussions sur les prix dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Plus particulièrement, il est noté une remontée du prix de l’essence vendue en vrac au Bénin (+39,7%) et au Togo (+28,8%). Selon le rapport de mars 2020 de la Bceao, il est relevé également une décrue des prix des fruits et légumes dans ces deux pays, en rapport notamment avec la baisse de la demande induite par les difficultés d’écoulement de ces produits. Il faut mentionner que d’autres sujets économiques ont été abordés dans le rapport de la Bceao. Ainsi, au cours de l’année 2019, le taux d’inflation dans les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) s’est inscrit en baisse, reflétant le repli des prix des produits alimentaires et des tarifs de communication. Le recul des prix alimentaires est lié principalement à la hausse de l’offre induite par l’accroissement de la production céréalière au cours de la campagne 2018/2019, ainsi que de fruits et légumes dans certains pays. Les ventes à prix modérés par les organismes publics et les distributions gratuites par les structures humanitaires dans certaines régions du Sahel ont également contribué à accentuer la dynamique baissière. La baisse de la demande adressée à certains pays frappés par la crise alimentaire s’est ajoutée aux facteurs baissiers de l’inflation. En moyenne annuelle, le taux d’inflation est ressorti à-0,7% dans l’Uemoa en 2019 contre 1,2% en 2018.
La situation économique dans l’Uemoa
L’évolution de l’inflation dans l’Union est intervenue dans un environnement international marqué en 2019 par un ralentissement de l’activité économique. En effet, selon le rapport sur les perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI) de janvier 2020, le taux de croissance de l’économie mondiale se situerait à 2,9% en 2019, contre 3,6% en 2018. Ce repli du rythme de progression de l’activité économique est lié essentiellement au durcissement des conditions financières aussi bien dans les pays avancés que dans les économies émergentes, couplé aux incertitudes induites par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires, en particulier la Chine. L’activité économique a toutefois progressé en Afrique subsaharienne, le taux de croissance passant de 3,2% en 2018 à 3,3% en 2019. En particulier, la croissance économique a atteint 2,3% en 2019 au Nigeria, après une hausse de 1,9% en 2018. L’activité économique est également restée dynamique dans l’Uemoa, avec un taux de croissance de 6,6% en 2019, tout comme en 2018. Par ailleurs, les perspectives économiques des pays de la sous région ont été abordées sans l’impact de la pandémie du nouveau coronavirus ou Covid-19 sur les économies de l’Uemoa.