Le chef d’Etat béninois, Patrice Talon a été investi le 6 avril 2016 au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo. Quatre ans jour pour jour après sa prise officielle de pouvoir, de nombreuses réformes ont impacté l’économie du pays.
Falco VIGNON
L’économie béninoise a subi une métamorphose depuis l’avènement au pouvoir du président Talon. Sous la houlette du ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, le tissu économique a été modelé de sorte à s’adapter à la vision du gouvernement. Tout d’abord, les réformes engagées à l’endroit des entreprises du secteur privé, ont été légion. De la dématérialisation de plusieurs processus à la suppression d’autres en passant par la simplification, de certains, des conditions adaptées au développement rapide et durable des entreprises béninoises, ont été proposées. On peut citer par exemple, la dématérialisation du processus de création d’entreprise qui est désormais en ligne, le payement de la Taxe sur véhicule à moteur en ligne et la machine électronique certifiée de facturation. De même, tout le processus d’obtention du titre foncier est désormais en ligne sans oublier celui de changement de nom pour les propriétés. La dématérialisation de ces nombreux processus a boosté l’économie béninoise. Car, non seulement les demandes se sont accrues mais, les recettes ont augmenté en même temps que les entreprises font plus d’économie de temps et d’argent. Le Répertoire électronique des sûretés mobilières du RCCM a été récemment rendu opérationnel. Après la signature d’un arrêté interministériel n°20/MJL/MEF/DC/SGM/DACS/SA/020SGG20 portant modalité de son organisation et fonctionnement, le ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, et son homologue de la Justice, Sévérin Quenum, ont procédé à son lancement le vendredi 3 avril 2020 à Cotonou.
Ensuite, le gouvernement de Patrice Talon a réformé des anciennes taxes et institué de nouvelles, à telle enseigne que les recettes béninoises ont connu un afflux de capitaux. Par exemple, les hôtels et autres lieux d’hébergements ont connu des réformes dans la loi de finances 2019. Aussi, les réformes établissant et réglementant la délivrance du quitus fiscal ont-elles permis au gouvernement de mobiliser des milliards pour l’Etat lors des législatives de 2019 et, permettront surement d’en mobiliser encore dans le cadre des élections communales prochaines. Au Bénin, les recettes totales fiscales et non fiscales qui étaient de 14,7% du PIB en 2016 sont passées à 17,6% en 2017, et à environ 18% attendue en 2018. En 2019, le gouvernement cible une mobilisation de ressources intérieures à hauteur de 21 % du PIB. Dans ce contexte, il est important pour le gouvernement d’identifier les forces et faiblesses de son système fiscal et, les options de réformes permettant de le rendre plus efficace.
Une croissance en flèche depuis 2016
Depuis 2016, l’activité économique a bénéficié de bonnes performances du secteur agricole en lien avec aussi bien l’accroissement de la production cotonnière que celle vivrière. Spécifiquement pour le coton, sa production a progressé de 62,6% pour s’établir à 597.986 tonnes au titre de la campagne 2017-2018, contre une réalisation de 451.121 tonnes au cours de la campagne 2016-2017 et, de 269.218 tonnes une campagne plus tôt. Cette forte progression depuis la campagne 2016-2017 est consécutive aux réformes engagées par le gouvernement, qui a repositionné l’Association Interprofessionnelle du coton dans son rôle initial de gestionnaire de la filière, et aux efforts d’encadrement des cultivateurs de l’or blanc. Quant à la production vivrière, elle s’est renforcée de 7,8 % durant la campagne 2017-2018 pour atteindre 10.748.543 tonnes grâce à de meilleures conditions climatiques. La croissance enregistrée en 2017 est également liée à la hausse des activités de commerce, des télécommunications et des services financiers. En ce qui concerne le commerce, sa valeur ajoutée a augmenté de 5,2% grâce à la réexportation informelle de produits alimentaires vers le Nigéria. Dans le secteur des télécommunications, le renforcement des investissements a notamment soutenu l’extension des réseaux et la diversification des offres. S’agissant des services financiers, ils se sont consolidés sous l’effet des activités bancaires et de microfinance. En effet, après avoir réalisé un taux de croissance de 7,2 % en 2019, les perspectives pour 2020 sont bonnes. Car, il est envisagé un taux de 7,6% pour cette année.
L’énergie pour soutenir et promouvoir l’économie
Le gouvernement a fait de l’accès à l’énergie, son cheval de bataille. Le ministre de l’énergie, Dona Jean-Claude Houssou, a ainsi pu concrétiser le projet de la centrale thermique Maria Gléta 2 pour le bonheur des populations. Aussi, de nombreux villages et hameaux ont-ils été connectés au réseau de distribution de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE).