La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) présente ses ambitions aux investisseurs et aux Petites et moyennes entreprises (PME). Dr Edoh Kossi Amenounvé, le DG de la BRVM, l’a annoncé au public le mardi 14 janvier 2020, lors de la présentation du bilan de 2019 et des perspectives pour 2020.
Abdul Wahab ADO
La Bourse régionale des valeurs mobilières s’engage pour le développement des PME et la transformation structurelle des économies des pays de l’Uemoa à travers la révolution du numérique. Dr Edoh Kossi Amenounvé, DG de la BRVM l’a annoncé lors de la présentation du bilan 2019 et des prévisions 2020 de la bourse régionale. « Nous ne saurons plus capter, de façon durable, l’épargne à long terme uniquement par l’utilisation des instruments traditionnels. La digitalisation des opérations de la bourse et du dépositaire est devenue une urgence. On aura pas le choix que d’accélérer cette digitalisation pour faciliter la canalisation de l’épargne à long terme des investisseurs » a confié Dr Edoh Kossi Amenounvé. Dans la vision prospective 2020-2030, de nombreuses actions seront menées notamment le lancement, cette année, de la Bourse en ligne et la digitalisation des opérations de souscription sur le marché primaire. La direction générale de la BRVM et du DC/BR compte également intégrer les nouvelles technologies dans tous les aspects des métiers de la Bourse et faire le règlement des transactions via la monnaie électronique, pour une totale digitalisation des opérations liées à la Bourse et au Dépositaire central.
Le DG de la BRVM et du DC/BR a aussi indique : « Il y’aura sans doute une plus forte utilisation de l’intelligence artificielle, la Blockchain et la Big data sur le marchés de capitaux. On aura plus des Cyber courtiers et Cyber Asset Managers plutôt que des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation classiques, traditionnelles. C’est une évolution importante sur laquelle nous allons travailler avec nos partenaires SGI et SGO pour les préparer à pouvoir utiliser ses instruments de nouvelles technologies dans leurs activités ». La vision de la BRVM se décline suivant plusieurs axes au regard de l’évolution technologique ainsi que des enjeux du changement climatique et de la durabilité. Il s’agit d’abord, explique le DG de la Bourse régionale, «de l’approfondissement des marchés de capitaux avec l’émergence de mégas entreprises à rayonnement international dont la capitalisation boursière dépasse le PIB de plusieurs pays». Sur l’aspect formation, la BRVM va poursuivre l’éducation financière et Boursière mais en utilisant, désormais, la technologie pour offrir des moyens de « open learning ». Pour rappel en ce qui concerne le bilan, 6 374 personnes ont été formées en 2019 par ses antennes nationales dans les huit pays de l’UEMOA. La bourse Uemoa développera des «Green bonds» intégrant les enjeux de durabilité et de changement climatique et des «Social Bonds» axées sur l’inclusion sociale et la RSE. A l’occasion de la présentation du bilan 2019 et des perspectives 2020 de la BRVM et du DC/BR, Dr Amenounvé a présenté sa vision prospective sur l’évolution des marchés financiers en Afrique et dans le monde pour la décennie 2020-2030. Autre paramètre déterminant, l’innovation au service de l’épargne par le développement d’instruments de collecte innovants touchant l’épargne où qu’elle se trouve. Ces phénomènes se traduiront par l’utilisation massive des nouvelles technologies dans tous les métiers de la Bourse avec l’apparition de cyber traders et de cyber asset managers; l’éducation financière et boursière axée sur l’«open learning » ; et enfin l’union des marchés de capitaux pour offrir des espaces plus intégrés et plus profonds aux investisseurs. Laboratoire de l’innovation et instrument d’intégration, la BRVM cherche en 2020 à renouer avec la dynamique haussière des années 2012 -2016.
Le bilan 2019 de la bourse régionale
En ce qui concerne le bilan de 2019, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA a bouclé l’année 2019 en baisse. L’indice composite de la place abidjanaise s’est effrité de 7%, ayant toutefois réussi à limiter la casse comparée au recul de -12,25% de la Ghana Stock Exchange (GSE), au plongeon de -14,6% de la Nigeria Stock Exchange (NSE) ou encore au crash de 18 % de la Bourse de la Zambie (LuSE). Outre l’effet fin de l’embargo du Zimbabwe (ZSE) qui a vu son indice s’envoler de 57%, on a relevé sur l’exercice 2019, le réveil de la Bourse de Nairobi (NSE), en hausse de 18%, le retour en territoire positif de la Bourse de Casablanca (+7%) après trois ans de purgatoire pendant que la place financière tunisienne (-2,06%) , toujours convalescente, peine à sortir la tête de l’eau, avec une contre-performance annuelle de -2,06%. C’est dans ce contexte contrasté que la BRVM a pu limiter une tendance baissière africaine en contradiction avec l’envolée exceptionnelle des places financières mondiales et des Bourses des économies émergentes. Les nouvelles ambitions augurent d’une bonne année pour les investisseurs et les PME de l’espace régional.