Le jeudi 4 octobre 2018, les principales conclusions et recommandations pour l’atteinte de la « faim zéro » contenues dans un rapport ont été transmises au Président de la République, Patrice Talon au cours d’une cérémonie organisée à cet effet à Cotonou. Aujourd’hui, où en sommes nous avec ce dossier ? Peut-on affirmer que la faim ne fait plus partie du viseur du peuple béninois ?
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
L’atteinte de l’objectif « zéro faim » au Bénin reste un véritable défis pour le pays tout entier car la situation de pauvreté dans le pays est de plus en plus perceptible. C’est du moins, l’avis d’un spécialiste de cette question, qui a requis l’anonymat. Cet état de chose est d’autant plus vrai qu’au Bénin, 10 % des ménages sont encore en insécurité alimentaire, soit plus d’un millions de personnes. 40 % des ménages courent un risque d’insécurité alimentaire et un ménage sur deux est en insécurité alimentaire. Les zones les plus affectées sont les départements de l’Atacora, les collines, le Zou et le Couffo. Dans le département de l’Atacora, la faim se ressent beaucoup dans plusieurs communes du département. Mais dans la commune de Boukombé, la situation est beaucoup plus inquiétante avec 40 % des ménages sous la menace de l’insécurité alimentaire. Ces chiffres, émanent du Dr Eunice Nago Koukoubou, maitre assistant des universités et spécialiste en nutrition humaine. S’il est vrai que le Président Patrice Talon a pris cette question à bras le corps, il n’en demeure pas moins que l’atteinte de cet objectif restera un véritable défi dans tout le pays. « Pour atteindre l’objectif zéro faim au Bénin, il va falloir revoir les choses. En France par exemple, il y a des endroits où des citoyens qui n’ont rien à manger peuvent se rendre pour trouver à manger. Cela contribue à soulager les populations qui n’ont rien du tout à manger. Si au Bénin, on peut y arriver, ce serait le début de la fin de la faim dans le pays. En tout cas, actuellement, au vu de ce qui se passe par ci et là, l’atteinte de l’objectif faim zéro, reste encore un véritable problème » a déclaré un enseignant à la retraite.
Les cantines scolaires et sociales
Le projet des cantines scolaires est un projet qui reste l’une des réponses claire du Gouvernement du Président Patrice Talon pour la lutte contre la faim. Plusieurs enfants en l’occurrence, grâce à ce programme, vont à l’école et poursuivent leurs études en toute quiétude, à l’abri de la faim. Si cela parait banal chez certains, les populations ne blaguent pas avec cela, car cela est un véritable soulagement pour leurs enfants et eux. A l’occasion de la remise du document relatant les principales conclusions et recommandations pour l’atteinte de la « faim zéro », la réaction du Président Patrice Talon a été bonne. « Je me réjouis que le document soumis à notre attention ait procédé à un diagnostic conséquent des facteurs sectoriels et multiformes au constat encore relativement préoccupant du bien être au quotidien de nos compatriotes, en dépit de certains résultats encourageants obtenus par notre pays ces dernières années » a-t-il constaté. C’est la raison pour laquelle, la rigueur du Gouvernement sur la gestion de ces cantines scolaires reste à saluer. Et c’est le premier pas pour l’éradication progressive de la faim dans tout le pays. Il reste aussi que le Gouvernement puisse impacter les acteurs sociaux tels que les handicapés, les gens qui sont en situation difficile et autres. « Moi je voudrais qu’on commence par penser à la mise sur pied des cantines sociales, afin de venir en aide aux personnes en situation difficile dans tout le pays. C’est par là, que va disparaitre progressivement, la faim dans tout le pays. ». Espérons que les choses aillent de l’avant dans ce domaine, afin que l’objectif zéro faim d’ici 2030 puisse être une réalité dans le pays.