Le secteur bancaire de la zone Uemoa conforte sa résilience et sa solidité. En témoignent les principaux indicateurs d’activité qui ont enregistré une nette amélioration en 2023.
Aké MIDA
Le réseau bancaire de la zone Uemoa poursuit son extension, avec des ressources mobilisées à hauteur de 53 563,1 milliards F Cfa en 2023. Ainsi, les ressources se sont consolidées suivant une progression annuelle de 4,8 % par rapport à l’année 2022, selon la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (Cb-Umoa).
Le Rapport annuel 2023 de la Commission bancaire précise que ces ressources sont constituées à hauteur de 84,1 % de dépôts et emprunts de la clientèle, en hausse annuelle de 3 %. Les fonds propres nets et les autres ressources du secteur représentent respectivement 11,7 % et 4,2 % des ressources globales, connaissant des progressions de 14,8 % et de 18,8 % par rapport à 2022.
Le total du bilan, les crédits et les dépôts des clients du réseau ont affiché des hausses respectives de 2,9 %, 7,8 % et 3,0 % en 2023 dans l’Union. Le Produit net bancaire (Pnb) s’est établi à 3 354,0 milliards F Cfa soit une augmentation de 10,0 %, tandis que le résultat brut d’exploitation se situe à 1 617,6 milliards F Cfa, soit une hausse de 15,7 % comparativement à celui de l’année 2022.
Il en ressort un résultat net provisoire positif de 1 153,3 milliards, en hausse annuelle de 18,9 %, ce qui atteste de la rentabilité de l’activité bancaire dans la zone. Le coefficient net d’exploitation s’est amélioré,nen glissement annuel, en passant de 59,5 % à 56,3 %, indique la Commission.
Solvabilité accrue
Le ratio moyen de solvabilité global déclaré par les établissements de crédit est ressorti à 14,1 % contre 13,3 % en 2022, bien au-dessus du minimum réglementaire de 11,5 %, rapporte la Cb-Umoa.
Au total, 28 établissements bancaires d’importance systémique (Ebis) nationaux sont recensés en 2023. Ils affichent, selon le rapport, un total de bilan de 26 342,9 milliards Fcfa, représentant 40,0 % de l’ensemble des actifs bancaires de l’Union. Le taux brut de dégradation de leur portefeuille s’est légèrement amélioré (-0,8 point de pourcentage) en ressortant à 8,0 % contre 8,8 % en 2022. Le taux net s’est situé à 2,5 %, contre 2,8 % un an plus tôt. Le ratio moyen de solvabilité global des Ebis nationaux affiche 13,5 % contre 12,8 % en 2022.
Quant aux 6 Ebis régionaux, ils affichent un total de bilan de 39 681,8 milliards F Cfa, représentant 81,7 % de l’ensemble des actifs des compagnies financières de l’Union contre 80,0 % en 2022. Au nombre de 19, ces dernières ont enregistré un total de bilan de 49 623,3 milliards, en baisse de 2,3 % sur l’année. Le ratio moyen de solvabilité global des compagnies financières de l’Union se situe à 14,2 %, contre 12,2 % en 2022.
A fin 2023, le système bancaire comptait 2 747 agences, bureaux et points de vente, soit une hausse de 58 unités, représentant une progression de 2,2 % par rapport à 2022. Le nombre de comptes de la clientèle et l’effectif du personnel suivent la même tendance, avec des augmentations respectives de 6,6 % et 9,0 %.
Encadré
Cadre légal renforcé
Le capital social minimum des banques de l’Union est relevé de 10 à 20 milliards F Cfa pour compter du 1er janvier 2024. Les établissements déjà agréés doivent s’y conformer au plus tard fin 2026, conformément à la décision du Conseil des ministres de l’Umoa en date du 21 décembre 2023.
Par ailleurs, une nouvelle convention régissant la Commission bancaire et son Annexe a été adoptée par le Conseil des Ministres de l’Umoa, renforçant ainsi les pouvoirs de résolution de la Commission bancaire et élargissant les missions de l’organe de contrôle afin de prendre en compte les enjeux liés notamment à la stabilité financière et à la protection renforcée des déposants. « La mise en œuvre de ce nouveau cadre juridique permettra, d’une part, d’améliorer la qualité de la gouvernance et de la gestion des risques des institutions financières et, d’autre part, de renforcer les capacités de la zone à répondre efficacement aux éventuelles crises bancaires et financières », espère Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), président de la Commission bancaire de l’Umoa.