Professeur Landry Signé, DG et professeur à la Thunderbird School of Global Management, appelle les Etats-Unis à jouer un rôle « extraordinaire » dans la promotion du succès de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), afin d’accroître le commerce intracontinental et mondial, ainsi que pour parvenir à la prospérité mutuelle de l’Afrique et des États-Unis.
Issa SIKITI DA SILVA
Lancée le 1er janvier 2021 en grande pompe, la Zlecaf semble évoluer à pas d’escargot, bloquée entre autres par des négociations difficiles et sempiternelles, et prise au piège dans un continent à la fois infesté par le protectionnisme et le narcissisme des dirigeants politiques.
Défendant farouchement l’importance de la Zlecaf devant la Chambre des représentants du Congrès américain, Prof Landry Signé a exhorté les États-Unis à envoyer des experts commerciaux pour aider les pays africains dans le processus des négociations, une étape fondamentalement importante pour la réussite du traité. Il a également appelé les USA à envoyer un expert pour faire le suivi des progrès de ces négociations, évaluer les domaines à améliorer et proposer des solutions.
Dans un continent où l’intégration régionale économique semble tourner en rond plusieurs décennies après sa mise en place, apparemment par manque de compétences, d’expertise et de volonté politique, cet expert de Brookings Institution a exhorté le gouvernement américain à soutenir les pays signataires de cet accord dans le développement et la mise en œuvre de leurs stratégies et de feuilles de route de ce traité de libre-échange.
« Le renforcement des capacités devrait avoir lieu au niveau continental, national et régional – en accordant une attention particulière aux pays qui font face à plus de défis. Les États-Unis peuvent également promouvoir davantage la Zlecaf au niveau national et conscientiser les hommes d’affaires américains sur ses opportunités », a déclaré Prof Landry Signé devant les membres du parlement américain.
S’engager avec les PME
« Libérer le potentiel des petites et moyennes entreprises (PME) américaines en Afrique, y compris, mais sans s’y limiter, les communautés afro-américaines et de la diaspora », a supplié Prof Landry Signé, spécialiste de l’économie mondiale né au Cameroun, grandi en France et au Canada.
A en croire cet intellectuel Afro-optimiste, l’administration de Joe Biden devrait élargir sa portée pour s’engager plus étroitement avec les PME, dans des campagnes promouvant les opportunités commerciales et d’investissement transnationales et continentales disponibles en Afrique, et les services offerts par le gouvernement pour soutenir les activités d’exportation.
« Facilitez les investissements en Afrique, en tirant parti de l’aide étrangère et en ciblant des domaines qui facilitent l’intégration commerciale entre les États-Unis et l’Afrique », a-t-il plaidé, avant de supplier le gouvernement américain à soutenir et étendre les projets d’infrastructure et d’électrification en Afrique pour soutenir les industries dans le cadre de la Zlecaf.
Soutenez l’expansion des communautés économiques régionales, investissez dans des projets de gouvernance économique et soutenez les réformes visant à améliorer l’environnement des affaires, afin d’accroître la compétitivité, a-t-il renchéri.
« Comblez le fossé des compétences numériques et du capital humain, fournissez à la Zlecaf des technologies avancées pour aider à surveiller le commerce. Libérez le potentiel des investissements transfrontaliers en développant de nouveaux véhicules d’investissement régionaux ou continentaux qui offrent des garanties souveraines au-delà des frontières nationales spécifiques », dixit-il.