Le Comité de Liaison des Organisations Sociales de défense des droits de l’Enfant (CLOSE) était face à la presse ce vendredi 18 janvier 2018 à Cotonou pour échanger sur les violences faites aux enfants. Cette rencontre rentre dans le cadre du projet ‘’Plaidoyer pour la protection des enfants au Bénin’’ mis en œuvre avec l’appui technique et financier de l’UNICEF.
Félicienne HOUESSOU
L’Organisation internationale du Travail estime que 40 à 50 % des personnes victimes du travail forcé et de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales sont des enfants. Un phénomène qui bat son plein dans les villes du Bénin. Selon le coordonnateur du CLOSE et directeur de l’Ong Enfants Solidaires d’Afrique et du Monde (ESAM), Nobert Fanou-Ako, la traite internationale d’enfants aux fins de la vente d’enfants, de la prostitution des enfants et de la pornographie mettant en scène des enfants revêt des proportions considérables et croissantes. Cette pratique répandue et persistante du tourisme sexuel auquel les enfants sont particulièrement exposés, favorise directement la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Pour l’appuyer, Jonas Kindafodji, coordonnateur de la plateforme synergie d’action et membre du réseau les jeunes ambassadeurs a fait savoir que les communautés rechignent souvent à intervenir dans des affaires d’exploitation sexuelle, par manque de connaissance, de compréhension des préjudices causés aux enfants, par peur et intimidation ou pour des raisons économiques. C’est pourquoi touve-t-il qu’il est important de mener une grande et permanente campagne de sensibilisation autour du sujet. A cet effet, le CLOSE a établi une liste de recommandation afin d’éradiquer ce phénomène qui entrave au développement de l’enfant. Entre autres il s’agira de : prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer pleinement et efficacement la législation relative au Protocole facultatif et pour modifier les normes et les comportements sociaux permettant l’exploitation sexuelle et la violence à l’égard des enfants ; Élaborer une stratégie globale visant à traiter spécifiquement toutes les questions traitées dans le Protocole facultatif; Fournir des ressources humaines, techniques et financières suffisantes pour la mise en œuvre de cette stratégie ; Diffuser plus largement des informations sur les infractions visées par le Protocole facultatif et sur les mesures de prévention auprès des fonctionnaires gouvernementaux, du grand public, en particulier des enfants en situation de vulnérabilité, des parents, des dispensateurs de soins et de tous les groupes professionnels concernés, ainsi que des dirigeants communautaires et religieux, notamment en impliquant les médias dans la sensibilisation; Adopter rapidement une stratégie nationale d’éducation aux droits de l’homme, comme recommandé dans le cadre du Programme mondial pour l’éducation aux droits de l’homme, et veiller à ce que les principes et les dispositions du Protocole facultatif soient bien mis en avant. Par ailleurs, le Comité se félicite de l’existence de la politique nationale de protection de l’enfant et de la politique nationale de développement du secteur de la justice, ainsi que des plans d’action correspondants. Il faut rappeler que le Comité de Liaison des Organisations Sociales de Défense des Droits de l’Enfant (CLOSE) est créé au Bénin en février 1998 sur l’initiative du Directeur de l’ONG ESAM. Ce comité est le plus grand et le plus ancien réseau des organisations et institutions de défense des droits de l’enfant au Bénin. Il regroupe une soixantaine d’ONG nationales prioritairement engagées dans la lutte pour la défense des droits et la protection de l’enfant à travers tout le territoire national.