Selon une récente enquête de McKinsey Health Institute (MHI), en moyenne un employé sur 4 à travers le monde présente des symptômes persistants d’épuisement professionnel. Cependant, l’étude révèle que les employeurs négligent l’impact de cet aspect de santé mentale sur les travailleurs.
Issa SIKITI DA SILVA
Avant de procéder, il serait prudent d’expliquer la différence entre l’épuisement professionnel (« burnout ») et le surmenage (« overwork »).
L’épuisement professionnel est un état de fatigue physique, émotionnelle et mentale causé par une exposition à long terme à des situations de travail très exigeantes, selon le Mayo Clinic.
Par contre, le surmenage est l’expression utilisée pour caractériser un état lié au fait de travailler trop dur, trop ou trop longtemps, et souvent au-delà de ses capacités et plus que ses heures de travail régulières.
Néanmoins, ces deux états engendrent une détresse physique et mentale qui pourrait avoir des conséquences néfastes tant sur la santé et le bien-être du travailleur que sur la productivité de l’entreprise.
A en croire les analyses de Mylène Allaire publiées sur le site de CRHA, les signes possibles de problème de santé mentale chez un employé sont les suivants : absences et retards fréquents, diminution de productivité ou de rendement, diminution de motivation, augmentation des erreurs, difficultés de concentration et de mémoire, plaintes de fatigue, et négligence des soins corporels.
La liste comprend également, entre autres, l’impatience, l’irritabilité accrue et inhabituelle, des pleurs, l’isolement et des problèmes interpersonnels.
Donnée essentielle
« La santé mentale est une donnée essentielle pour les entreprises car les humains restent la plus-value pour la production de l’entreprise. Alors si les personnes ne sont pas en forme, cela va vite se ressentir sur la productivité », explique Sébastien Hof, psychologue du travail, cité par le magazine français Marie-Claire.
Selon l’enquête de MHI dont les résultats ont été publiés sur le site de McKinsey & Company en juin 2022, les aspects du travail qui nuisent souvent à la santé mentale et au bien-être des employés sont le sentiment d’être toujours sur appel, un traitement injuste, une charge de travail déraisonnable, une faible autonomie et un manque de soutien social.
« Ce ne sont pas des défis susceptibles d’être inversés avec les programmes de bien-être. En fait, des décennies de recherche suggèrent que les interventions ciblant uniquement les individus sont beaucoup moins susceptibles d’avoir un impact durable sur la santé des employés que les solutions systémiques, y compris les interventions au niveau organisationnel », souligne l’enquête.
Les organisations risquent de payer cher si elles ne prennent pas en compte les facteurs qui sont fortement corrélés à l’épuisement professionnel des employés, tels que les comportements toxiques, dixit le rapport.