À l’initiative du ministère en charge de l’Agriculture, les producteurs de palmier à huile ont décidé désormais de créer un creuset fédérateur dénommé : Cadre de concertation des producteurs de palmier à huile du Bénin (Ccpph). Ce cadre a été porté sur les fonts baptismaux, jeudi 29 novembre 2024, à Porto-Novo.
Belmondo ATIKPO
L’interprofession de la Filière palmier à huile est portée sur les fonts baptismaux. Ainsi, à l’issue de cette Assemblée générale, un bureau exécutif, a-t-il, élu pour contribuer à relever les défis du secteur de la filière palmier à huile au Bénin. Ce creuset se veut un tremplin devant conduire à la mise en place de l’Interprofession, à l’instar d’autres filières comme le cajou et le soja. L’Assemblée générale constitutive a abouti à l’élection d’un bureau exécutif présidé par Jean-Baptiste Hounlékoun. Deux autres organes ont été mis sur pied. Il s’agit d’un conseil d’administration et d’un conseil de surveillance qui vont travailler aux côtés du Ccpph pour la promotion et le développement de la filière. L’Assemblée générale constitutive a regroupé les deux acteurs clés de la filière à savoir les délégués des Coopératives d’aménagement rural (Car) et des producteurs de palmier à huile. Les participants sont venus des six départements de production de palmier à huile que sont le Plateau, l’Ouémé, le Zou, le Mono, le Couffo et l’Atlantique. Abdoulaye Toko, directeur adjoint de cabinet du ministre en charge de l’Agriculture, qui a ouvert les travaux au nom de l’autorité ministérielle, se réjouit de la naissance de ce Cadre de concertation. Selon lui, ce creuset permettra de fédérer les énergies, d’établir les complémentarités et de rationaliser les ressources humaines, matérielles et financières afin de mieux répondre aux préoccupations communes des producteurs. « C’est non seulement un cadre de dialogue et de gouvernance participative, mais également un acteur qui est appelé à animer la dynamique de l’Interprofession pour un meilleur fonctionnement de la filière », a précisé Abdoulaye Toko. Il rappelle aux membres de ce Cadre de concertation les prochains défis et enjeux de développement de la filière dont surtout la mise en place de l’Interprofession. Car, selon lui, le palmier à huile occupe une place de choix dans les priorités du gouvernement pour le secteur agricole. Madeleine Lafia Mora, directrice générale de l’Agence territoriale de développement agricole (Atda), pôle 6, qui a le lead de la coordination de la filière au niveau national, indique que la tenue effective de cette Assemblée générale constitutive marque la fin d’un long processus. Elle précise que ce Cadre se veut l’antichambre qui va conduire vers l’interprofession de la filière. Pour sa part, Jean-Baptiste Noulèkoun s’est engagé à revitaliser le secteur avec tous les acteurs.
Rêve réalisé
La mise en place de l’Interprofession est un vieux rêve. Cet événement est attendu depuis trois ans, a rappelé Hermann Imali Djetta, président de la Chambre nationale d’agriculture du Bénin, et président du Comité technique d’orientation. Dans son rôle, a-t-il fait savoir, la Chambre d’agriculture du Bénin a tenté d’accompagner la filière palmier à huile, l’une des plus importantes du pays, à se structurer en se dotant d’une interprofession. L’Etat ayant œuvré pour cette dynamique, les filières anacarde et soja ont pu réussir chacune l’exercice de la mise en place de leur interprofession. « Le palmier à huile qui devrait être la première filière à se doter de l’interprofession après le coton est devenue la troisième à le faire », a souligné Hermann Djetta ajoutant que l’heure de Dieu est la meilleure. Après l’étude et l’amendement des statuts et du règlement intérieur de l’Interprofession, les participants ont élu les 11 membres du Conseil d’administration présidé par Arouna Lawani pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois alors que les trois membres du Conseil de surveillance présidé par Carin D.N. Dognon ont un mandat de trois ans non renouvelable.